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Le chef de la junte guinéenne s’est entrainé en Israël et a servi en Afghanistan

La capitale guinéenne s’est réveillée ce dimanche matin sur des tirs aux armes lourdes et fusils automatiques dans le quartier du Kaloum où se trouve le siège de la présidence et les institutions vitales du pays, rappelant aux guinéens les années de braise qu’ils ont vécu ces dernières années.

Seulement les guinéens, qui en veulent au président Kondé depuis qu’il a modifié la constitution pour briguer un troisième mandat, l’année dernière, se demandaient l’identité de celui qui a osé tirer la première balle contre le chef de l’état.

Cet homme se révélera être le colonel Mamady Doumbouya, chef des forces spéciales, particulièrement bien entraînée et bien équipée.

Le coup d’état qui avait commencé tôt dimanche, un jour férié, a donné lieu de multiples spéculations, évoquant dans un premier temps une rébellion, que les autorités officielles affirment avoir mâté et arrêté son instigateur.

Pendant quelques heures la télévision nationale avait continué de diffuser ses programmes ordinaires, comme si elle n’était nullement concernée par les tirs nourris dans le quartier présidentiel, avant que les putschistes ne s’adressent aux nouveaux médias.

Apparaîtront alors, sur les réseaux sociaux, des vidéos pris par un téléphone portable sur lesquels apparait l’arrestation du président Alpha Condé.

Malgré la rareté des informations sur le processus qui a conduit au coup d’état, les putschistes ont gagné la bataille médiatique à travers les réseaux sociaux, dans ce qui apparait comme un coup d’état non conventionnel, la télévision étant le dernier média à l’annoncer.

Le cerveau  

Après que les guinéens se soient convaincus de l’arrestation de leur président qu’ils appellent « professeur », ils ont commencé alors à se demander l’identité du nouvel homme fort qui a déclaré agir « dans l’intérêt du peuple ».

Le colonel Mamady Dombiya est l’un des jeunes chefs militaires guinéens, sortant des instituts français où il avait obtenu un master en défense et en dynamique industrielle à Paris.

Marié à une française, il porte également la nationalité de son épouse, et avait servi dans la légion étrangère française.

Son appartenance à cette légion étrangère l’a conduit à combattre en Afghanistan, à Djibouti, en Côte d’Ivoire et en Centrafrique, avant de revenir dans son pays d’origine après sa retraite.

Il est considéré comme un militaire de grande expérience lui qui s’est formé à l’académie internationale pour la sécurité en Israël.

Retour au bercail  

Il y a trois ans le président Alpha Condé avait annoncé sa volonté de mettre sur pied une force spéciale composée de l’élite de l’armée guinéenne pour la défense de l’intégrité territoriale du pays.

En 2018 il décidera de rappeler le colonel Doumbouya pour former cette force spéciale et pour la diriger.

Inconnu des guinéens, le colonel Doumbouya fera son apparition à la tête des forces spéciales, récemment créées lors de la cérémonie commémorative de l’indépendance de la Guinée.

Lors des dernières élections présidentielles, remportées par le président Condé pour un troisième mandat, face à une forte opposition, le pays avait vécu des troubles sécuritaires, qui entraineront l’intervention des forces spéciales, une intervention largement décriée par les guinéens.

Cette force spéciale est composée de l’élite de l’armée guinéenne, bien entrainée et fortement armée, possédant des armes sophistiquées comme celles utilisées lors du coup d’état de ce dimanche.

 

 

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