La député Kadiata Malik Diallo accuse la majorité parlementaire d’entraver le rôle de contrôle de l’assemblée nationale

La députée mauritanienne Kadiata Malik Diallo a accusé la majorité parlementaire d’entraver « systématiquement » le rôle de contrôle du Parlement, après que la Conférence des présidents ait rejeté une interpellation adressée au ministre de l’Intérieur au sujet de l’expulsion de migrants irréguliers dont les autorités sont accusées de violer les droits.
Dans une déclaration publiée mercredi sur sa page Facebook, la députée Kadiata Malik Diallo, du bloc d’opposition Amal Mauritanie, a déclaré que l’interpellation, qu’elle avait soumise le 3 avril, était due à « l’urgence et à l’extrême gravité » des déportations massives, qu’elle a comparées aux événements « malheureux » de 1989, en référence aux tensions ethniques qui régnaient dans le pays à l’époque.
Les organisations de défense des droits de l’homme, dont l’Association mauritanienne des droits de l’homme, ont enregistré de « graves violations » lors des déportations, ce qui a causé un « profond embarras » avec les pays voisins, selon la déclaration.
Cependant, la Conférence des présidents du Parlement a rejeté la question lors de la réunion de lundi 7 avril sans en discuter ni même « y faire référence » dans le procès-verbal, a-t-elle déclaré.
Mme Diallo a également dénoncé le rejet d’une précédente demande de formation d’une « commission d’enquête parlementaire » en raison du « manque d’allocations financières », affirmant que cela fait partie de la « transformation de l’Assemblée nationale en une salle d’enregistrement » et de l’hypothèque de ses rôles de contrôle et de législation.
Elle a accusé la majorité d’« empêcher les députés de l’opposition de défendre leurs propositions » à travers des « méthodes déloyales », faisant référence à la négligence de la chaîne parlementaire, qu’elle a décrite comme étant devenue « l’ombre » d’elle-même.
Elle a mis en garde contre ces pratiques qui violent la constitution et le règlement intérieur du Parlement, appelant l’opinion publique à « assumer ses responsabilités ».





