Algérie : démissions dans les médias empêchés de couvrir les manifestations contre la candidature de Bouteflika
Le secteur des médias algériens a enregistré des démissions surprises de certains journalistes pour protester contre la mesure les empêchant de courir les manifestations contre la candidature du président Bouteflika pour un 5ème mandat.
Deux grands journalistes ont démissionné dimanche pour dénoncer le manque d’intérêt porté par leur employeur à la couverture des manifestations de l’opposition à un 5ème mandat du président Bouteflika et son échec à transmettre la réalité aux algériens et le blackout sur le mouvement des populations et leurs revendications.
Ces démissions ont même concerné des médias étatiques, comme c’est le cas de la rédactrice en chef de la station radio de langue française, Marieme Abdou qui a annoncé sa démission sur sa page facebook.
Le directeur des informations de la chaîne « Al Bilad », Eness Joumaa a lui aussi démissionné de son poste et décidé de rompre définitivement la page du journalisme, gêné de n’avoir pas pu couvrir les manifestations du vendredi dernier.
Il s’est déclaré coupable du traitement peu professionnel réservé par le média auquel il appartient à ces manifestations.
La majorité des stations radios et chaînes de télévision officielles ou appartenant à des hommes d’affaires proches du pouvoir ont ignoré la couverture des manifestations opposées à un 5ème mandat du président Bouteflika auxquelles ont participé des milliers d’algériens.
Une ignorance qui leur a valu d’importantes critiques et une accusation de falsification.
Cette indignation dans les milieux des médias a amené un certain nombre de journalistes à décider jeudi prochain un sit-in sur la place de la liberté de la presse à Alger pour dénoncer ce qu’ils ont appelé la restriction des libertés.
