Algérie : gigantesque manifestations populaires demandant le départ du président Bouteflika
Des milliers d’algériens ont manifesté vendredi, jour de repos dans le pays et de manifestations depuis quatre semaines, pour réclamer le départ du président Abdel Aziz Bouteflika.
Il s’agit de la première manifestation depuis que le chef de l’état a annoncé le report des élections présidentielles et la prolongation de son mandat.
La mobilisation a été la même que vendredi dernier et y prennent part les enfants, les femmes et les hommes dans les plus grandes artères de la capitale.
Selon l’agence France Presse, le nombre des manifestants a augmenté considérablement dès la fin de la prière dans les mosquées, les fidèles s’étant dirigés vers le centre de la ville, où les principales artères étaient bondées de monde.
Les camions de la police qui se trouvaient sur place ont été contraints de quitter les lieux, les manifestants leur ayant facilité le passage sans aucun incident.
Les premiers manifestants ont d’abord convergé vers la place de la poste avant d’être rejoints par les autres deux heures avant le début de la manifestation.
Dès 9 heures des dizaines de manifestants dont des enfants et des femmes ont commencé à se rassembler dans différents quartiers de la capitale portant des drapeaux algériens et scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le départ du président Bouteflika, sans que la police, présente sur place, n’intervienne pour les disperser.
Certains manifestants ont déclaré qu’ils étaient venus d’autres villes algériennes comme par exemple Tizi-Ouzou, 100 kilomètres d’Alger craignant d’être empêché de rejoindre la capitale à cause de l’arrêt des moyens de transport public et les multiples barrages de police sur les routes.
En plus des slogans hostiles au président Bouteflika, les manifestants s’en prenaient également aux nouveaux visages du régime, le premier ministre et le vice premier ministre, ainsi que le diplomate Lakhdar Ibrahimi, l’une des rares personnalités à être reçues par le président Bouteflika depuis son accident cardio-vasculaire en 2013.
Dans la manifestation il y avait également des pancartes hostiles à la France et au président Macron qui s’est empressé de saluer les décisions du chef de l’état algérien.