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La ville de Riad ou le symbole de la nouvelle renaissance de l’Arabie Saoudite

Le luxueux véhicule tout terrain nous conduit sur la colline de Wadi Namar, au sud de Riyad, qui apparaît de loin comme une vaste mer de lumière, au milieu de l’obscurité de la nuit dans le désert tentaculaire du Najd.

Cette ville qui commémorait la veille les trois siècles de la naissance de l’état saoudien par Mohamed Ibn Saoud, ne se suffit pas de se tourner vers l’histoire, mais elle est résolument tournée vers l’avenir, car elle représente pour les saoudiens la marque de la renaissance du pays qui a vu le jour ces dernières années, depuis que le jeune Emir, prince héritier Mohamed Ibn Selmane avait annoncé l’ambitieuse vision 2030.

Des centaines de voitures se bousculent à l’entrée de l’oued, leurs propriétaires cherchant à réserver la meilleure place à la tribune, face au lac artificiel, long de deux kilomètres, bordé des deux côtés par les rocs de Wadi El Jebelia afin d’apprécier le visage touristique féérique de la ville, car ce soir ils ont rendez-vous avec l’opérette de la fondation, au cours de laquelle les saoudiens vont chanter pour l’histoire.

La majorité des présents sont essentiellement de jeunes garçons et de jeunes filles, habillés traditionnellement, avec dans les mains les téléphones dernières générations, et dans leurs yeux un mélange de bédouinité et de modernisme, captés par l’opérette et réagissant au spectacle de lumières qui retracent l’histoire de la création de leur pays.

Selon l’histoire la tribu des Beni Haniffa, ancêtres des Al Saoud, s’était installée dans la péninsule arabique, au cinquième siècle (J.C), soit deux siècles avant l’Islam et constituée le royaume d’El Yemama qui fera partie par la suite du premier état islamique.

Après que le Khalifa ait quitté Médine, en direction du Cham et de l’Irak, la péninsule arabique a perdu de son aura avant d’entrer dans un cycle d’instabilité et de décadence.

Face à cette nouvelle situation et au milieu du 15ème siècle (J.C.), un homme des de la tribu des Beni Haniffa, Manae ibn Rabiaa El Meridy va se rendre sur la terre de ses ancêtres pour créer la ville de Daria, en 1446.

Cet homme est l’ancêtre des Al Saoud.

La ville sera transformée en petit émirat à la tête duquel vont se succéder les fils d’El Meridy et c’est l’Imam Mohamed Ibn Saoud qui transformera ce petit émirat en un grand état qui protégeait les caravanes des pèlerins, les commerçants et les prédicateurs, avant de lancer un projet pour l’unification des tribus arabes et créer la première forteresse de Daria, la première capitale de l’état saoudien.

Le projet d’état est passé par différentes étapes avant d’être ce qu’il est aujourd’hui, confronté dès le départ aux complications de la situation régionale quand sa capitale fut détruite par les turcs en 1818.

C’est le roi Abdel Aziz Al Saoud qui réunira de nouveau les tribus, au début du XXème siècle, et qui réussira à faire face aux situations internationales perturbées et annoncer en 1932 l’unification de Nejd et Al Hijaz et les autres régions sous le drapeau du « royaume d’Arabie Saoudite ».

Le nouvel état est entré dans une nouvelle ère dont l’objectif premier etait de se mettre au service des lieux saints de l’Islam à l’ouest et ses meilleures ressources les champs pétroliers à l’est.

On dit que le roi Selmane, porté au trône en janvier 2015 porte un intérêt particulier à l’histoire et certains le considère même une référence en la matière en ce qui concerne l’histoire de la péninsule arabique.

C’est cet intérêt poussé pour l’histoire qui a amené le roi Selmane Ibn Abdel Aziz à promulguer un décret royal en janvier dernier consacrant la célébration d’une nouvelle fête « le jour de la fondation » afin de lier le présent du royaume à son passé, selon l’expression formulée par un conférencier saoudien lors d’une exposition sous forme de « marché populaire » organisé au musée de Riad.

Lors de cette foire les saoudiens ont consacré leur passé et reconstitué la vie lors de la création de leur premier état au début du XVIIIème siècle, réinventée par de jeunes femmes en train de tisser la laine et de jeunes hommes travaillant méticuleusement la pierre.

Au milieu du marché des jeunes hommes portent des habits flamboyants et tiennent à la main des épées argentées, dansent aux sons des tam-tams, une danse qui traduit a guerre dans l’histoire de l’état saoudien, l’épée occupant une grande place dans l’histoire du pays, à telle enseigne qu’il figure sur l’emblème du royaume.

Depuis quelques années l’Arabie Saoudite « œuvre à créer la joie », une composante importante de la vision du prince héritier Mohamed Ibn Selmane qu’il voudrait voir instaurée en 2030, menant ainsi d’importantes transformations sociales, mais aussi des projets économiques qui marquent l’entrée du plus grand état au Moyen Orient dans l’ère de l’après pétrole.

Mais les ambitions du jeune Emir sont encore plus grandes et parie, pour les réaliser, sur la jeunesse qu’il entretient sur l’histoire de leur pays, profondément ancrée et qui se recoupe avec bien des civilisations.

« L’Arabie Saoudite se développe rapidement » telle était l’expression qui revenait comme un leitmotiv dans les propos des responsables et les intellectuels saoudiens que nous avons rencontré, lors de la couverture des festivités de la journée de la fondation.

Ils sont unanimes sur le changement et sur sa rapidité, lui dont le plus important symbole est la ville de Riad, d’une population de près de 7 millions d’habitants et qui se développe de façon vertigineuse.

La ville est devenue, ces derniers temps, la destination privilégiée des élites saoudiennes, les clubs culturels fleurissent et les projets des jeunes hommes d’affaires se multiplient.

Elle s’est transformée en un grand marché que beaucoup de grandes sociétés, de par le monde, veulent y accéder, notamment celles qui évoluent dans le secteur des services, comme par exemple le transport participatif et la livraison tandis que d’autres sociétés sont à la recherche d’idées à financer.

En plein centre de Riad, à l’intersection des avenues du roi Fahd Ibn Abdel Aziz et celle d’Abdel Malik Ibn Marwane, nous avons visité le siège du fonds saoudien de développement.

Un immeuble particulièrement imposant en verre et en béton couvert de marbre, devant lequel nous avons été accueillis par une jeune saoudienne, parlant l’arabe et l’anglais.

Cette responsable de la communication du FSD, est à la tête d’une équipe de jeunes ingénieurs, des deux sexes, tous saoudiens qui ont présenté des exposés sur le fonds partout dans le monde et évoqué sa contribution à la consolidation de la place de l’Arabie Saoudite sur le plan mondial.

En 2020 le fonds saoudien pour le développement a financé 300 projets de développement dans les différents continents pour une enveloppe de 21 milliards de dollars, à majorité en Afrique et en Asie.

Des financements que la responsable de la communication a justifié par la situation des pays de ces continents en développement et naturellement pauvres.

Mais les financements du FSD sont allés au-delà de ces deux continents vers 84 autres pays dans le monde.

Le siège du fonds saoudien de développement est apparu comme une institution onusienne, les murs étant ornés de différents portraits d’enfants et de femmes de toutes couleurs, de tous traits et de tous les horizons que l’institution a réussi à changer leur quotidien en Indonésie, en Mauritanie, au Pakistan, au Burkina Faso, en Somalie, en Jordanie et en Algérie.

La responsable de la communication du fonds saoudien de développement conclu ses propos en rappelant le slogan de celui-ci : « prospérer ensemble ».

 

 

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