Le haut-commissaire de l’OMVS alerte : « le non-paiement par les états membres de leurs contributions financières met en péril les infrastructures communes »

Le Haut-Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal, Mohamed Abdelfattah, a déclaré que la plus grande menace qui pèse actuellement sur l’organisation n’est pas politique, comme on pourrait le penser, mais financière, en avertissant que le non-paiement par les sociétés nationales des pays membres de leurs contributions financières met en péril les infrastructures communes.
Dans une interview accordée à Radio France Internationale, il s’est dit préoccupé par le fait que les réalisations de l’organisation, notamment les grandes infrastructures qui fournissent l’électricité et l’eau potable et protègent les populations des inondations, sont menacées par « le retard ou la défaillance de certaines compagnies nationales à remplir leurs obligations financières ».
« Nous ne jugeons personne a-t-il ajouté et nous sommes conscients des conditions économiques difficiles, mais nous ne pouvons pas maintenir ces installations sans un financement durable.
L’entretien, la continuité et la fourniture de services dépendent tous des paiements réguliers effectués par les compagnies nationales d’électricité et d’eau des États membres », a-t-il déclaré.
Les inondations dans le bassin du fleuve Sénégal en octobre et novembre derniers ont été parmi les plus graves des cinq dernières décennies, déplaçant plus de 50 000 personnes et inondant plus de 16 000 hectares de terres agricoles, a déclaré Ould Abdelfattah.
« Sans la coordination quotidienne entre les États membres, l’activation rapide du système d’alerte précoce et le fonctionnement des barrages de Manantali et de Diama, les pertes auraient été bien plus importantes », a-t-il déclaré, soulignant que le changement climatique est devenu une réalité tangible qui complique davantage le travail de l’organisation.
En ce qui concerne les perspectives pour la saison des pluies de cette année, Abdelfattah a déclaré que les indicateurs prévoient un « surplus d’eau » dans le bassin supérieur, notamment en Guinée et au Mali, ce qui soulève la possibilité de nouvelles inondations dans le reste du bassin, d’où la nécessité d’une vigilance extrême et une préparation proactive.