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Les mesures protectionnistes du président Trump menacent-elle l’avenir de l’AGOA

L’initiative de la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique, connue sous le nom d’AGOA, risque d’être annulée après que le président américain Donald Trump ait annoncé des droits de douane sur la plupart des biens importés aux États-Unis.

L’initiative, lancée par les États-Unis sous la présidence de Bill Clinton et destinée aux pays africains, pourrait être « de l’histoire ancienne » après un quart de siècle comme l’un des outils de soft power de Washington.

Selon Reuters, ces frais indiquent que le renouvellement de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) est peu probable.

Qu’est-ce que l’AGOA ?

La loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) a été lancée en 2000 par l’administration de l’ancien président américain Bill Clinton, dans le but d’approfondir les relations commerciales avec l’Afrique subsaharienne et de promouvoir le développement des économies du continent.

Cette loi prévoit un accès en franchise de droits au marché américain pour de nombreux produits exportés par les pays africains éligibles, tels que les véhicules et les pièces détachées, le textile et l’habillement, les métaux, les produits agricoles et chimiques.

Cet accord a été renouvelé deux fois et devrait expirer en septembre 2025, selon Reuters.

Qui bénéficie de l’AGOA ?

Environ 35 pays africains bénéficient actuellement de l’AGOA, dont l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, Madagascar et l’Éthiopie, qui sont les plus bénéficiaires, car l’initiative a contribué à augmenter leurs exportations vers les États-Unis, à stimuler l’industrialisation et à créer des emplois, en particulier dans les secteurs du textile, de l’automobile et des minerais, y compris le pétrole brut.

La Mauritanie fait partie des pays qui ont été réintégrés en 2024 en tant que bénéficiaires de la préférence commerciale accordée par la loi, après quatre années d’exclusion.

Les pays peuvent perdre ou retrouver leur éligibilité en fonction de critères incluant les politiques économiques et les protections des droits de l’homme.

Selon Reuters, les États-Unis bénéficient également du renforcement de leurs intérêts sur le continent africain, de la garantie de l’accès à des minerais vitaux et de l’ouverture de nouvelles possibilités d’investissement.

Les pays qui menacent la sécurité nationale ou les intérêts étrangers des États-Unis ne sont pas éligibles à l’AGOA qui est considérée par les législateurs américains comme un outil important de puissance douce, en particulier face à l’influence croissante de la Chine en Afrique.

Les critiques à l’encontre de l’AGOA ?

De nombreux analystes estiment que l’initiative a été sous-utilisée car si les secteurs de l’habillement et de l’automobile ont connu un grand succès, il n’en a pas été de même pour d’autres secteurs qui ont été sous-exploités.

Les importations américaines en provenance des pays bénéficiaires de l’AGOA ont culminé en 2008 à 82 milliards de dollars, mais sont tombées à 29,1 milliards de dollars en 2024, selon le site web de l’AGOA.

Bien que certains analystes estiment que l’initiative a eu un impact positif, il est nécessaire de la moderniser pour y inclure des industries modernes telles que les technologies et les services numériques.

Quel avenir pour l’AGOA ?

Les pays africains demandent une prolongation de 10 ans de l’accord, mais les économistes affirment que les politiques commerciales protectionnistes de l’administration Trump rendent peu probable un éventuel renouvellement.

Selon les analystes qui se sont confiés à l’agence Reuters, les nouveaux tarifs douaniers pourraient augmenter la probabilité que l’AGOA soit annulée avant son expiration, à moins que les pays africains ne puissent présenter de solides atouts de négociation pour la préserver.

Des représentants des gouvernements d’Afrique du Sud et de Madagascar ont déclaré qu’ils attendaient des éclaircissements pour savoir si les droits de douane réciproques annoncés par Trump s’appliqueront aux marchandises exportées dans le cadre de l’AGOA.

L’extension de l’AGOA nécessite une loi du Congrès américain, qui est ensuite signée par le président américain.

 

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