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Les populations de Tidjikja face à deux problèmes majeurs : la soif et l’obscurité

La ville de Tidjikja connait depuis quelques jours une interruption de l’électricité malgré les efforts déployés par les autorités locales et l’administration centrale.

Les habitants de cette ville, construite depuis 7 siècles et qui s’appuie essentiellement sur la saison des dattes, commencent d’ailleurs à craindre une véritable catastrophe à l’approche de la saison de la Guetna et l’extrême rareté de l’eau.  

Des sources ont révélé à Sahara Medias que la majorité des quartiers de la ville sont plongés dans l’obscurité totale depuis quelques jours, à l’exception du quartier où se trouve l’hôpital, alimenté pendant quelques heures par un groupe de faible puissance (300 KW).

Selon nos sources la crise a commencé depuis que l’unique groupe électrogène s’est arrêté, lui qui a été mis en service depuis des années, dans des conditions climatiques difficiles, et des températures très élevées.  

Les mêmes sources ajoutent que la société mauritanienne d’électricité (SOMELEC) avait été avertie depuis quelques mois que le groupe connaissait des problèmes techniques.

La société ne réagira finalement que quand le groupe s’est complètement arrêté, en envoyant, à la demande des autorités locales, une équipe de dépannage qui n’a été d’aucune utilité.

Pendant ce temps les autorités mauritaniennes ont commandé deux groupes électrogènes dont l’un est destiné à la ville de Tidjikja mais ces deux groupes ne seraient attendus qu’à la fin du mois, alors que les populations réclament une solution urgente qui pourrait les sauver d’une crise économique et environnementale en attendant l’arrivée du groupe qui a été commandé.

Les habitants estiment cependant que la solution existe et qu’elle ne doit pas coûter plus de 30 millions d’anciennes ouguiyas, un montant dérisoire pour prévenir une véritable catastrophe qui menace cette ville ancienne, privée encore cette année, pour cause de covid-19, de son festival annuel des dattes.

D’autre part les populations évoquent le problème de la rareté de l’eau, qui s’est accentuée davantage depuis l’interruption de l’électricité dans la ville qui permettait l’utilisation de certains puits artésiens, utilisés à la fois pour les usages domestiques mais aussi pour irriguer les oasis.

Ce que craignent le plus les habitants de la ville c’est que la saison de la Guetna soit hypothéquée, le rendement étant déjà maigre et la crise de l’eau et de l’électricité n’est pas de nature à arranger les choses.

Leurs espoirs de limiter les impacts du coronavirus en sauvant leur production dattière semblent bien minces.

Les populations lancent un appel pressant aux hautes autorités du pays pour que soit trouvée des solutions urgentes à ces problèmes pour sauver leur saison, d’autant que le festival des dattes a été annulé pour cause de covid-19, lui qui traditionnellement booste les activités économique et culturelle de la ville.

L’interruption de l’électricité et la rareté de l’eau à Tidjikja, blottie depuis des siècles sur le flanc du Tagant, constituent une véritable menace pour le mode de vie traditionnel des premiers habitants mauritaniens des oasis, et présage de la disparition de l’une des plus anciennes villes du pays.

Selon une personnalité locale, largement imprégnée de l’histoire de la ville, celle-ci vit depuis plus d’un siècle dans la perspective de trois mois de l’année (juillet, août et septembre), des mois au cours desquels tous ses ressortissants à Nouakchott et ailleurs, viennent avec leurs familles pour écouler leurs économies et créer une véritable dynamique.

Seulement la crise actuelle va au-delà de l’aspect économique pour affecter le côté culturel, car la saison des dattes (la Guetna) constitue pour la ville de Tidjikja et les autres villes oasiennes un évènement culturel attendu par des centaines de familles décidées à perpétuer les liens entre leurs enfants et leur jeunesse avec leur origine et leur permettre de découvrir ces villes bâties par leurs ancêtres depuis plusieurs siècles.

Un autre habitant de la ville estime que la persistance des problèmes posés, c’est à dire l’absence d’électricité et l’extrême rareté de l’eau dissuadera les ressortissants de la ville d’y revenir et Tidjikja risquerait alors d’être une ville fantôme.

Il a cependant bon espoir que le gouvernement trouvera une solution aux problèmes posés tout en souhaitant que cela se fasse dans l’urgence afin d’éviter la catastrophe.          

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