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Mauritanie : la disparition des boutiques EMEL inquiète les populations pauvres du paysMon, 19 Feb 2018 22:03:00 +0100

« Les prix des prix de premières nécessité comme le riz, le sucre et les pâtes sont désormais insupportables, tous les prix ont augmenté » ainsi s’exprimait Mahmoud alors qu’il débarquait d’un taxi certains produits achetés au marché pour les besoins de sa petite boutique.

Sitôt débarquées les marchandises que le boutiquier entamait la vente à sa clientèle dont le nombre ne cesse de s’accroître depuis que l’activité des boutiques EMEL s’est considérablement réduite.

Des boutiques auprès desquels pouvaient s’approvisionner les populations pauvres à des prix subventionnés en produits de première nécessité.

Dans la moughata de Teyarett, les longues files naguère visibles devant les boutiques EMEL ont disparu depuis que celle-ci ont cessé de s’approvisionner depuis plus d’un mois.

Certains responsables désignés par le gouvernement dans ces boutiques justifient cette situation par la liquidation de la SONIMEX qui gérait le volet du programme au niveau de la capitale, et le commissariat à la sécurité alimentaire chargée de lui succéder fait encore face à certaines difficultés pour combler le déficit.

Pour ces responsables la priorité pour le CSA a été l’approvisionnement des boutiques dans le milieu rural, eu égard aux conséquences de la sécheresse dans ce milieu, quand bien même il a livré aux boutiques de Nouakchott une petite quantité de produits qui s’est épuisée le premier jour.

En attendant un prochain approvisionnement, des familles pauvres, qui comptaient pour leur quotidien sur les produits vendus dans ces boutiques à prix réduits, vont devoir se trouver dans des situations difficiles.

D’autres ont été contraintes de se rendre au marché où elles ont constaté une importants hausse des prix, conséquence pensent-elles de la mise en circulation de la nouvelle monnaie qui aurait été dévaluée.

Autre conséquence de la liquidation de la SONIMEX, ces dizaines de jeunes gestionnaires des boutiques EMEL, diplômés chômeurs pour la plupart, qui se sont rassemblés lundi devant les locaux du commissariat à la sécurité alimentaire pour faire pression afin de sauvegarder leurs emplois et donc éviter le chômage qui les menace depuis la liquidation de la société qui les entretenait dans les boutiques.

Les manifestants réclamaient des contrats de travail enregistrés auprès de l’inspection du travail, qu’ils soient dispensés des pertes de poids qui interviendraient lors des pesées et la détérioration des produits du fait de facteurs externes.

La plupart de ces jeunes travaillent dans ces boutiques depuis la mise en place du programme en 2012 et percevaient pour cela des salaires payés par la SONIMEX, avant que celle-ci ne fasse l’objet de liquidation suite à d’importantes difficultés financières et que sa mission ne soit confiée au commissariat à la sécurité alimentaire.

Une mesure qui semble inquiéter ce personnel qui travaillait dans ce programme depuis près de 6 ans.
 

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