
L’attaque aérienne menée par l’armée malienne à Tinzouatine à la fin de la semaine dernière est un « massacre perpétré par les putschistes de Bamako contre le peuple de l’Azawad », a déclaré lundi à Sahara 24 TV Mohamed Maouloud Ramadan, porte-parole du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad.
Il a établi le bilan du « massacre » à 25 morts, en majorité des enfants, dans un bombardement sur « une zone civile où il n’y a pas d’éléments du Cadre stratégique ».
Le bilan révélé par Ould Maouloud Ramadan diffère légèrement de celui annoncé par les médias et les organisations non gouvernementales, qui évoquaient 20 victimes après cette attaque du drone de fabrication turque lancée depuis le Burkina Faso.
Le Burkina Faso et le Niger partagent des accords de sécurité avec le Mali pour une défense mutuelle dans le cadre d’un nouveau groupement annoncé au milieu de cette année, la Confédération de l’Alliance du Sahel, qui succède au Groupe des États du Sahel, qui comprenait le Tchad et la Mauritanie, avant que les trois premiers pays n’annoncent leur retrait de ce groupement.
Ould Maouloud Ramadan a détaillé à Sahara 24 le déroulement de ce qu’il a décrit comme un massacre contre les civils, car le drone a bombardé en deux vagues, la première frappe a été sur l’entrepôt d’un pharmacien et une maison à côté, tuant un pharmacien et trois personnes à l’intérieur de la maison, puis lorsque les civils se sont rassemblés sur le lieu de l’attaque le drone est revenu avec une autre frappe qui a porté le nombre de morts à 25, a-t-il dit.
Le porte-parole a exclu que cette frappe fasse partie d’une opération militaire majeure des forces maliennes soutenues par Wagner, la décrivant seulement comme une marche à distance, menée par des criminels qui ne font pas de distinction entre les détenteurs d’armes à feu et les enfants.
La frappe malienne intervient dans un contexte qui dure depuis près d’un mois, lorsque le Cadre stratégique de défense du peuple de l’Azawad a réussi à repousser une attaque de l’armée malienne et du groupe Wagner sur la ville de Tinzouatine, à la frontière algérienne, infligeant les pertes les plus importantes à l’armée malienne et à ses alliés depuis que les autorités de Bamako se sont retirées de l’accord de paix signé avec les Maliens à Alger en 2015.
Le porte-parole a réitéré ce qu’il avait déjà dit à d’autres occasions depuis le début des récents événements, à savoir qu’il n’y a pas de négociations ou d’initiatives de paix entre son mouvement et les autorités maliennes, en l’absence d’une volonté de paix de l’autre camp.
Il s’est enfin étonné du silence de la communauté internationale, notamment des pays voisins, sur les massacres perpétrés contre son peuple.