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Procès de la décennie : ould Oudaa interrogé sur sa gestion à la SNIM

Le tribunal correctionnel spécialisé dans la lutte contre la corruption en Mauritanie a auditionné mardi l’ancien ministre et ancien directeur général de la société nationale industrielle et minière (SNIM), Mohamed Abdallahi ould Oudaa, à propos de certaines accusations portées contre lui alors qu’il était à la tête de cette société.

Le juge lui a demandé des éclaircissements à propos du marché en vertu duquel le conseil d’administration de la SNIM en 2012 avait affecté 400 million d’ouguiyas à la fondation caritative de la société pour l’achat d’aliments de bétail pour le compte du commissariat à la sécurité alimentaire.

Ould Oudaa a rejeté toutes les accusations portées contre lui estimant que plusieurs d’entre elles ne sont pas de la responsabilité de la SNIM ni celle de la fondation qui joue un rôle social pour le compte de la société.

Il a ajouté que les conditions de l’élargissement des activités caritatives de la société l’ont été sur proposition du, représentant du fonds koweïtien de développement vice-président du conseil d’administration, qui a demandé que 2,5% du bénéfice net de la société soient affectés à l’action caritative eu égard à la portée nationale de la société.
Cette proposition avait été approuvée par l’assemblée générale et par les actionnaires arabes qui détiennent 21% du capital.

Il a ajouté qu’en 2012 le conseil d’administration a recommandé la contribution au programme de lutte contre la pauvreté et autorisé pour cela un montant de deux milliards 4àà millions MRO dont a été dépensé un milliard 150 millions, car la société ne pouvait pas se limiter à sa seule sphère géographique.

Le juge a évoqué un marché pour l’achat de10 mille tonnes de fourrage, qui a été acheté par la fondation caritative de la SNIM dans le cadre d’une convention de préfinancement avec le ministère des finances et le commissariat à la sécurité alimentaire, à condition que la fondation procède au paiement dès la réception des documents de réception du CSA, composé de deux parties 6.000 tonnes du programme de la fondation avec une valeur d’un milliard remis à une société appelée SMID.

Le juge lui demandé si l’ancien président l’avait engagé à acheter le fourrage précisément de cette société, ould Oudaa a répondu qu’il s’agissait d’un programme d’urgence et que le fourrage objet du marché était disponible et de qualité, selon les déclarations du commissaire à la sécurité alimentaire de l’époque Sid’Ahmed O. Baba.

Il a réaffirmé que l’ancien CSA, Sid’Ahmed O. Baba avait adressé une correspondance au premier ministre recommandant l’achat des fourrages disponibles à la SMID pour leur qualité.

Le juge l’a interpelé pour lui dire que le ministère du développement rural avait affirmé que les fourrages étaient avariés ce à quoi répondra ould Oudaa qu’il n’était pas au courant de cela et que la responsabilité dans ce cas est celle du commissariat à la sécurité alimentaire.

Le juge va également interroger l’ancien directeur général de la SNIM sur le prêt de 15 milliards d’ouguiyas consenti à la société Nejah dans le marché pour la construction de l’aéroport international de Nouakchott.

Dans sa réponse ould Oudaa dira que la décision d’octroyer ce prêt a été prise par le conseil d’administration de la société à la demande de l’état suivant certaines conditions dont notamment des intérêts de 8%, un engagement écrit de l’état autorisant la société à prélever systématiquement, des montants non payés des droits de l’état la troisième condition étant une garantie par hypothèque d’un ensemble de terrains dans l’ancien aéroport, couvrant la valeur du prêt et ses intérêts.

Ces conditions, a-t-il ajouté ont été acceptés par l’état, et l’accord a été signé le 13 octobre 2013 par le ministre des affaires économiques et du développement, avant d’attester que l’opération était rentable pour la SNIM et ne comportait aucun risque en termes de rentabilité.

Ould Oudaa a poursuivi qu’en 2015 il avait menacé la société Nejah de l’entame des mesures prévues dans l’accord si elle ne précédait pas au remboursement des montants dus avant d’ajouter qu’il avait insisté à ce que soit consigné la date de son départ de la société soit le mois d’avril 2016.

Le juge lui a demandé de faire la genèse de ce prêt.
Dans sa réponse l’ancien directeur général de la SNIM a dit que le premier à l’avoir entretenu à propos de ce prêt est l’ancien gouverneur de la banque centrale de Mauritanie, Sid’Ahmed O. Raïss qui lui avait dit que l’état avait un problème celui des difficultés financières de la société Nejah l’empêchant d’achever les travaux de l’aéroport et que les travaux sont à l’arrêt et que le même problème est posé à l’état.

Il a ajouté qu’il avait été ensuite contacté par le ministre des affaires économiques et du développement puis par l’ancien président de la république Mohamed O. Abdel Aziz qui lui avait dit que ce prêt allait résoudre le problème de l’aéroport.

Le juge l’a ensuite interrogé sur l’étendue des concessions légales dans les marchés publics et sur la question de la recherche d’une mine de fer et d’aimants.

Dans ses réponses il a assuré que « la SNIM a un régleur des marchés supervisé par deux directions celle des achats et des approvisionnements et l’autre la direction des projets.

Le juge a évoqué le dossier de la construction de l’hôtel de Nouakchott.
Ould Oudaa a répondu que le projet avait été proposé par la SNIM, avant qu’il n’en reprenne la direction, et que l’étude « a prouvé sa faisabilité, car dans 10 ans, ses revenus atteindront 36 millions d’euros.
L’appel d’offres qui avait été lancé a intéressé 35 entreprises internationales.

Au délai fixé, selon lui, seules deux entreprises ont postulé et réussies l’évaluation technique, et en présence des représentants des deux entreprises pour l’offre finale, « Seo Hydro » a gagné parce que son offre était la moins disante pour être ensuite approuvée par le conseil d’administration.

Interrogé enfin sur l’usine pour la construction des pylônes électriques de la part de la SNIM, ould Oudaa a dit qu’elle a été réalisée mais que la société l’a cédé à l’état qui lui a remboursé toutes les dépenses effectuées.

 

 

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