
Le Parlement sénégalais a rejeté de justesse un amendement constitutionnel, 83 députés votant contre et 80 pour, à l’issue d’une session qui a donné lieu à des débats houleux et à des troubles entre députés et partisans dans l’enceinte du Parlement, lundi soir.
Le gouvernement sénégalais avait présenté un projet de loi visant à supprimer deux institutions gouvernementales, ce qui a provoqué des divisions entre les alliances politiques.
La coalition pro-gouvernementale a critiqué la position de la coalition Binu Bok Yakar contre l’amendement, la décrivant comme une tentative de gagner du temps pour préserver des intérêts politiques liés aux deux institutions visées.
« La coalition majoritaire ne veut pas sacrifier ses clients politiques dans ces institutions », a déclaré le député Amadou Ba de la coalition pro-amendement.
Les députés favorables à l’amendement font valoir qu’il vise à « rationaliser les institutions » et à réduire les dépenses publiques d’environ 75 milliards de francs CFA (environ 114 millions d’euros) sur cinq ans, selon les estimations du gouvernement.
En revanche, les députés de la coalition d’opposition Binu Bok Yakar ont qualifié l’amendement proposé de « populiste, inutile et dangereux », soulignant l’importance des institutions visées.
Le député Abdou Mbou a déclaré que l’amendement était un stratagème du gouvernement pour gagner du temps, annonçant son intention de déposer une motion de censure contre le Premier ministre Ousmane Sonko.
De l’autre côté, Ayeb Daffy, chef du bloc parlementaire de la coalition UweAsan Wei, a exprimé sa confiance pour faire face à la crise, appelant à consulter le peuple sénégalais par le biais d’un référendum ou d’élections législatives anticipées.
Les spéculations se multiplient sur le fait que le président pourrait annoncer la dissolution du parlement à partir du 12 septembre, alors que les tensions politiques au sein du pays s’intensifient.