La justice sénégalaise a condamné ce jeudi le maire de la ville de Ziguinchor et président du parti d’opposition BASTIF, Ousmane Sonko, à deux mois de prison avec sursis dans l’affaire de « diffamation » portée contre lui par le ministre sénégalais du Tourisme Mam Mbaye Niang.
Ce verdict a été prononcé en l’absence de l’intéressé et ses avocats qui se sont retirés de la salle d’audience après que le juge ait refusé leur demande de suspendre provisoirement le procès afin de leur permettre de se concerter avec leur collègue français pour lequel les autorités sénégalaises avaient refusé l’entrée du territoire.
Le président de la cour a justifié sa décision par le fait que toutes les parties étaient convenues au préalable toutes les dispositions et le déroulement du procès.
Le verdict prononcé contre l’opposant sénégalais prévoit le paiement par celui-ci de 200 millions de FCFA au ministre du tourisme pour les préjudices subis.
Lors de ce procès, qui a débuté en février dernier, le procureur général du Sénégal avait demandé à l’encontre d’Ousmane Sonko 2 ans de prison dont l’un ferme.
Le ministre sénégalais avait accusé Sonko de diffamation à son encontre et de l’avoir accusé de corruption dans un rapport de l’inspection générale de l’état l’accusant de mauvaise gestion d’un fonds de 29 milliards de Francs destiné à l’appui de l’agriculture, alors que le ministre nie l’existence du rapport de l’inspection générale de l’état le condamnant pour corruption et mauvaise gestion.
L’audience du jeudi s’est déroulée dans des mesures de sécurité renforcées avec la présence de forces de police et de gendarmerie au niveau des différents axes routiers entre le domicile d’Ousmane Sonko dans le quartier « City Gorge », et le tribunal du quartier « Medina », au centre de Dakar.
La veille le gouverneur de la ville de Dakar avait refusé au parti d’Ousmane Sonko, l’autorisation d’organiser mercredi et jeudi des manifestations avec l’interdiction de l’utilisation des motocyclettes dans la capitale au cours de la journée du jeudi, afin d’empêcher les soutiens de l’opposant, ancien candidat à l’élection présidentielle, d’organiser des manifestations malgré l’interdiction de celles-ci par les autorités.
L’opposition sénégalaise estime que ce procès n’est autre que la volonté des autorités d’empêcher Ousmane Sonko, en le condamnant, de se présenter aux prochaines élections présidentielles prévues en avril 2024.
Selon l’article (29) de la loi électorale sénégalaise « toute personne condamnée pour un crime reconnu dans la loi, ne peut être inscrite sur les listes électorales ».
Parmi ces crimes, la loi cite la condamnation à un mois ou plus d’emprisonnement, avec ou sans sursis à exécution, pour un certain nombre de crimes et délits, dont les plus importants sont le vol et le détournement de fonds, l’usage d’influence et le trafic de contrebande, ou crimes pour lesquels la loi prévoit une peine de 5 ans de prison.