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Un chef de guerre libérien jugé en France

Le tribunal correctionnel de Paris, premier tribunal français à juger des crimes contre l’humanité lors de la guerre civile au Libéria, les années 90 du siècle dernier, a ouvert depuis lundi, le procès de Konté Kamara, ancien chef du mouvement rebelle uni pour la libération du Libéria et pour la démocratie, arrêté près de Paris en 2018.

Il est jugé pour des crimes commis lors de cette guerre civile dans ce pays de 1989 à 2003 et qui a fait plus de 250.000 victimes.

Il est accusé directement d’avoir commis « des actes inhumains » dans le nord-ouest du pays entre 1993 et 1994 allant des travaux forcés, au meurtre et au cannibalisme.

Kamara, 47 ans comparait devant un tribunal français en vertu de la compétence universelle qui permet à la France de juger les auteurs des crimes les plus graves indépendamment de la zone géographique où les actes ont été commis, une fois le suspect arrêté sur le territoire français.

Il est accusé de pratiques inhumaines menées à grande échelle et de façon programmée contre des civils pour des raisons politiques ethniques, selon la liste des charges établie par le tribunal.

Kamara que ses victimes appellent « KO KONDY »est également accusé d’avoir soumis ses victimes aux pires sévices lors de séances de tortures qui mènent parfois à la mort, suivie d’actes de cannibalisme.

Autre accusation portée contre Kamara, celle d’avoir autorisé le viol de deux jeunes femmes dont une, présente au tribunal, s’est constituée partie civile.

Pour sa part, Civitas Maxmia a porté plainte à Paris, en juillet 2018, après avoir recueilli des témoignages de victimes afin de lutter contre l’impunité au Libéria.

Le juge d’instruction français a axé ses investigations sur la zone de Lofa où le groupe auquel appartenait Kamara, chef des opérations militaires du groupe, était actif.

Pour rappel ce groupe rebelle était opposé à celui de Charles Taylor qui purge une peine de 50 ans de prison au Royaume Uni, accusé de crimes contre l’humanité en Sierra Léone voisine.

Il est prévu que les délibérations se terminent le 4 novembre prochain.

 

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