Brakna : des blessés dans des affrontements autour de terres cultivables
Des personnes ont été blessées vendredi lors de heurts entre des policiers et des habitants de certaines localités relevant de la moughata de Boghé, ont révélé des sources locales à Sahara Medias.
Les affrontements ont eu lieu autour d’un permis d’exploitation de surfaces cultivables délivré à un investisseur arabe, dans les localités de Dar El Barka, Oul Birem et dar El Avia, un permis délivré depuis quelques années.
Sur place les populations locales se sont opposées à la volonté de l’investisseur prétextant qu’elles n’ont pas été consultées quant à l’exécution du projet qui sera exécuté sur des terres agricoles qui leur appartiennent.
Dans une communication téléphonique avec Sahara Medias, un habitant de Dar El Barka, Sidi O. Yelli a dit que les populations ne sont pas opposées à un investissement qui pourrait leur profiter et à d’autres localités mais qu’ils rejettent l’accaparement de leurs terres sans avoir été consultés.
Ould Yelli qui dit représenter les populations locales a dit que l’investisseur concerné était arrivé dans la zone en 2015 dans le cadre de la préparation de son projet, mais les propriétaires des terrains concernés par le projet ont refusé la confiscation de leurs terres qu’ils exploitent depuis le début du siècle dernier.
Il a ajouté que les autorités administratives sont arrivées vendredi sur place et a demandé aux protestataires de laisser l’investisseur entamer son projet.
Face à leur refus, la police est intervenue et il y a eu des blessés selon ould Yelli.
En 2016 déjà, le ministre de l’économie et des finances de l’époque avait déclaré devant le parlement que le projet autorisé par l’état dans cette région est un bail de 25 ans au profit de l’organisation arabe pour l’investissement représentée par sa filiale locale qui est une société mauritanienne, ajoutant que l’accord concerne 10.000 hectares dont 3200 ha destinés à la culture de la pomme de terre et des oignons considérés essentiels dans le panier alimentaire des mauritaniens.
A propos de la propriété foncière de la zone sur laquelle sera exécuté le projet, le ministre a fait référence à l’ordonnance 83/127 réorganisant le système foncier qui annule en son article 3 la propriété traditionnelle des terres, ajoutant que celle-ci appartient, selon le texte, à celui qui l’exploite ou qui détient un document légal confirmant son appartenance.