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Sur le site du champ gazier mauritano-sénégalais

 

(Sidi Mohamed Choumad)

Au fond de l’océan Atlantique est amarré l’un « des plus grands navires du monde », une plate-forme flottante destinée à la production et au stockage du gaz naturel provenant d’un gisement que partagent la Mauritanie et le Sénégal et sur lequel ils nourrissent d’immenses espoirs pour faire leur entrée dans le cercle mondial prisé du gaz et réaliser la prospérité économique dont rêvent les deux peuples.

La compagnie britannique British Petroleum, en partenariat avec la compagnie américaine Cosmos Energy, s’apprête à produire du gaz naturel dans le champ d’Ahmeyime-Grande Tortue, situé à cinquante kilomètres des côtes.

De l’autre côté de l’océan Atlantique, le rêve mauritanien et sénégalais grandit au milieu des tempêtes et des vagues.

Les nombreux défis qui l’attendent lui permettront de se réaliser ?

La ville du gaz

La plate-forme, dont la construction dans une ville chinoise a duré trois ans et demi, ressemble, vue des hublots de l’hélicoptère, à un bateau ballotté par les vagues, mais de plus près, à l’atterrissage, à une ville nature avec ses rues, ses couloirs propres, ses feux de circulation contrôlés et ses travailleurs hautement qualifiés.

Depuis l’héliport, les équipes de presse ont passé des heures à suivre des consignes de sécurité strictes car dans la plate-forme, le déplacement est soumis à des règles et un chemin prédéterminés, en raison de la sensibilité de l’installation, car on ne badine pas avec les mesures de sécurité dans cette ville construite avec du fer et du béton, particulièrement coûteuse en argent et en temps.

La plate-forme est constituée de huit étages pour l’hébergement du personnel, de bureaux, des salles de réunion, de salles de sport, une salle de cinéma, un restaurant et un salon de thé, et bien évidemment des immenses installations pour la production et le traitement du gaz.

Le circuit de la plate-forme

Arrivée depuis déjà deux mois, la plateforme est la première station à recevoir le gaz provenant de puits situés à environ 60 kilomètres, à le purifier en isolant les impuretés et les huiles qui s’y trouvant.

Après purification, la plateforme flottante transfère le gaz par un réseau de gazoducs sous-marins vers une autre installation, qui le convertira en gaz liquéfié pour l’exporter vers les marchés internationaux.

En quittant la Chine où il avait été construit en janvier 2023, le navire, avait fait l’objet de plusieurs avaries consécutives à des ouragans au milieu des océans, nécessitant plus d’une fois des travaux d’entretien et de réparation, avant de s’arrêter plusieurs mois sur l’île espagnole de Tenerife, et subir plus de 300 000 contrôles techniques pour s’assurer de sa parfaite performance.

Selon les techniciens qui en ont la charge, son exploitation durera de vingt à trente ans, et sa capacité de production devrait atteindre 2,3 tonnes de gaz par an.

Le projet

Avec l’arrivée de la plate-forme flottante au champ gazier Ahmeyime-Grande Tortue, le projet est désormais entièrement prêt pour commencer la production expérimentale, la production officielle étant prévue au début de l’année prochaine.

Au cours de la première phase d’exploitation, le projet devrait exporter environ 2,5 millions de tonnes par an, dont environ 70 millions de pieds cubes/jour sont destinés à la consommation locale dans les deux pays.

Le ministre mauritanien du pétrole, de l’énergie et des mines, Nani Ould Chrougha, a déclaré que le projet du champ Grande Tortue-Ahmeyime s’est achevé à 95 %.

Le ministre, qui s’exprimait lors d’une visite de la plateforme située à 50 kilomètres des côtes, a ajouté que « nous nous approchons progressivement et sûrement de la production de la première cargaison de gaz. Nous attendons cet événement plus que jamais », a-t-il déclaré.

Les installations du champ gazier se composent de quatre éléments principaux : Les systèmes de puits, les pipelines sous-marins, la plate-forme de production, de stockage et de déchargement (PSO), l’usine de liquéfaction du gaz, les installations techniques telles que les logements, les ponts en acier et un mur brise-lames construit pour protéger les plates-formes flottantes contre les aléas de la mer.

Ahmeyime est le premier projet gazier conjoint entre la Mauritanie et le Sénégal, alors que la Mauritanie dispose d’un immense gisement de 100 000 milliards de pieds cubes.

Il y a six ans, la Mauritanie et le Sénégal avaient signé un accord d’exploitation du champ gazier Grande Tortue- Ahmeyime, dont les réserves s’élèvent à environ 25 billions de pieds cubes.

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