Coronavirus : l’OMS suspend l’utilisation de la chloroquine
L’organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé lundi avoir suspendu l’utilisation du médicament anti-malaria, la chloroquine dans ses expériences pour le traitement du covid-19 qui présenterait, selon l’organisation « une source d’inquiétude ».
pour sa part le ministre français de la santé Olivier Véran a demandé la révision des règles de la prescription de certaines gélules dont l’hydroxy chloroquine après la publication de certaines études qui attestent de l’inefficacité de cette composante sur le traitement des malades du covid-19 et les dangers que constitue leur utilisation pour traiter les malades du coronavirus.
La requête du ministre français est intervenue après la parution d’une étude à grande échelle vendredi dernier affirmant que l’utilisation des gélules anti-malaria, au lieu d’aider les malades hospitalisés, compliquaient plutôt leur situation au niveau cardiaque et augmente les risques de décès.
Cette étude publiée dans le journal « THE LANCET » a été à l’origine d’une grande polémique sur l’efficacité de la chloroquine ce qui entretenait déjà de vives divergences au sein des milieux scientifiques.
Réagissant à cette étude le professeur français Didier Raoul, fervent défenseur de la chloroquine, a dit que les auteurs de cette étude n’ont jamais examiné un malade, qualifiant cette étude « d’illusion et d’aberration ».
Le professeur Raoul a dit que cette étude a été caractérisée « par l’anarchie », avant de s’interroger « comment une étude anarchique, établie en utilisant les grandes données (BIG DATA) peut-elle changer ce que nous avons en notre possession. »
Se faisant l’avocat du médicament de la malaria dans le traitement du covid-19, le professeur Raoul a dit qu’on ne pouvait remettre en cause sa propre expérience pour avoir effectué une étude sur 3600 malades du Covid-19, au sein desquels le taux de mortalité a été inférieur à 0,5%, le plus faible taux selon lui, dans le monde.
La nouvelle étude qui met en garde contre les médicaments de la malaria avait examiné les données des hôpitaux relatifs à 96.032 malades dont 14.888 ont reçu des traitements anti-malaria, chloroquine et Hydroxy chloroquine pendant quatre mois.
L’échantillonnage a porté sur des malades ayant séjourné dans 671 hôpitaux dans 6 continents et ayant été soumis à des traitements prescris pour le traitement de la malaria, mais les responsables à l’origine de l’étude estiment qu’aucune incidence positive n’a été décelée sur ces malades comparés aux autres qui n’ont pas été soumis au même traitement.
Tout au début de la pandémie la molécule pour le traitement de la malaria avait attiré l’attention des médecins et autres experts de même que l’administration du président américain Donald Trump comme traitement probable du coronavirus et des études ont été publiées fin mars, louant précipitamment les vertus du médicament.
L’efficacité de la molécule a été également mise en cause au Brésil après des essais cliniques en avril après une augmentation de décès parmi les malades soumis à ce traitement.
D’autre part deux études publiées par New England Journal of Medicine et le Journal of the American Medical Association affirment que parmi les milliers de malades hospitalisés ceux ayant été soumis au traitement à la chloroquine ou hydroxy chloroquine ne présentaient pas une situation sanitaire meilleure que celle des autres patients.
Malgré cette polémique certains pays continuent d’utiliser la chloroquine dans le traitement du covid-19, parmi eux le Maroc, la Tunisie et le Sénégal.
La Mauritanie, bien qu’elle n’ait pas dévoilé le protocole utilisé pour le traitement des malades, il n’en demeure pas moins que certaines sources ont privilégié pour Sahara Media l’utilisation de ce même protocole.