
Les 5 pays du Sahel ont franchi un pas important vers la réalisation de l’un de leurs projets phares, la construction d’une voie ferrée, longue de 5000 kilomètres reliant les capitales de ces pays.
Les études de faisabilité de cet important projet ont commencé samedi lors d’un atelier organisé à Ouagadougou.
Cette voie ferrée commencera à Nouakchott pour s’achever à Ndjamena selon les données techniques fournies et passera le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le ministre burkinabais, président en exercice de la commission ministérielle régionale chargée des infrastructures relatives aux voies ferrées qui regroupe les ministres des pays du Sahel, a assisté à cet atelier.
Ont également assisté à cet atelier les membres du comité d’orientation chargé du suivi de ce dossier de même que les experts du secrétariat général du groupe des pays du G5, en plus des représentants des bureaux chargés de l’étude.
L’étude de faisabilité du projet qui doit durer 10 mois coûtera 5 millions d’euros entièrement supportés par les 5 pays sans financement extérieur et sera menée par trois sociétés (CIRA/INGEROP/SGIE).
Une preuve, selon le ministre burkinabais, de la volonté des hautes autorités des 5 pays de tout mettre en œuvre pour réaliser ce projet complémentaire.
Intervenant devant les participants à cet atelier, le ministre burkinabais a révélé, sans les nommer, la participation de certains partenaires au projet que doit réunir une conférence pour les bailleurs dès la fin des études.
Le ministre évoque une forte pression sur les états qui ont décidé de réaliser un projet si important et de cette envergure.
Ce projet fait face à de grands défis, d’abord le financement mais aussi et surtout la question sécuritaire d’autant qu’il passera par le triangle frontalier entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
« Evidemment, a dit notamment le ministre, nous ferons face à l’insécurité, mais nous ne pouvons pas restaurer la sécurité par la guerre et l’action de l’armée, mais il faut plutôt créer un espace de développement économique et social ».
Dans le même ordre d’idées, Mikaïlo Sidibé, expert en infrastructures de base au G5, a déclaré que ce projet est l’un des importants projets de développement envisagés par les pays du Sahel avant d’ajouter qu’il constituait la meilleure voie pour lutter contre le terrorisme.
Les participants à l’atelier de Ouagadougou ont estimé que la préparation de l’étude de faisabilité était une étape importante sur la voie de la réalisation de cet important projet ambitieux décidé par les chefs d’état des 5 pays lors d’un sommet en 2015 à Ndjamena.
L’objectif fixé par les chefs d’état est d’améliorer les échanges commerciaux et économiques et faciliter les déplacements entre ces pays.
Lors d’une réunion des ministres chargés du transport dans les pays du Sahel à Niamey en juin 2016, avait constitué une commission de 10 membres (deux représentants par pays), chargée d’appuyer le secrétariat général du G5.
Ils avaient également approuvé une feuille de route dont la première étape est de réaliser l’étude de faisabilité, réunir l’ensemble des données techniques et financières à même de permettre la mobilisation des financements.
Le projet avait été présenté lors de la réunion des donateurs à Nouakchott qui avait permis d’obtenir des engagements qui ont atteint 2,2 milliards d’euros pour le financement de 40 projets sur la période étalée de 2019 à 2021.
Cette voie ferrée doit passer par plusieurs villes de la Mauritanie : Nouakchott, Mederdra, R’kiz, Boghé, Bofal, Kaédi, M’Bout puis Sélibaby, soit un total de 715 kilomètres.