La junte militaire désormais au pouvoir en Guinée a confisqué les passeports des anciens ministres et hauts responsables et les a informé qu’ils étaient interdits de voyage le temps que durera la transition, au lendemain du coup d’état contre le président Condé.
Après leur avoir signifié l’interdiction de voyager, lors d’une rencontre au palais, le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya a demandé à ces responsables du pouvoir qui était en place, de remettre leurs passeports et les véhicules qui étaient à leur disposition.
Dans un discours particulièrement virulent transmis à travers des hauts parleurs, le chef des putschistes, entouré de militaires et s’adressant aux responsables présents, les a accusé d’être à l’origine de tous les problèmes de la Guinée à cause de « leurs vils agissements ».
Selon lui « les politiciens ont disloqué le tissu social du pays, et ont obligé l’armée à mener un coup d’état, elle qui s’était retrouvée devant une situation inacceptable d’injustice et de clientélisme qui menaçait de mener le pays vers l’abîme. »
Le colonel Doumbouya a promis de former un gouvernement d’unité nationale qui sera chargée de gérer la transition, dont il n’a pas précisé la durée, quand bien même il a révélé de prochaines concertations élargies pour en déterminer les grandes lignes.
Il a réaffirmé que tous les guinéens participeront à la nouvelle étape « pour la construction d’une nouvelle Guinée réconciliée avec elle-même, ce qui ne saurait se réaliser sans la participation de tous ».
Il a exclu « toute chasse aux sorcières et toute haine affirmant que la justice sera respectée, car c’est elle la boussole qui oriente tout le monde ».
Le nouvel homme fort de la Guinée a rassuré les partenaires financiers et économiques du pays qu’il a appelé à poursuivre leurs activités, notamment les sociétés minières, révélant l’ouverture des frontières maritimes pour permettre l’exportation des minerais.
Après le départ du colonel Doumbouya, les ministres et autres hauts responsables de l’ancien régime sont restés sur place, tandis que des informations faisaient état de l’arrestation du chef d’état-major des armées le général Namoury Traoré et le directeur général de la police nationale Ansoumane Bafou Kamara qui ont été conduits vers une destination inconnue.
Le chef de la junte n’a pas évoqué dans son discours l’ancien président Condé, ni ses conditions de détention, malgré les multiples appels internationaux exigeant sa libération.