L’ancien président Pierre Buyoya décédé dans la nuit de jeudi à vendredi sera inhumé au Mali où il s’était installé depuis quelques années.
Buyoya, 71 ans, qui avait dirigé son pays par deux fois est décédé dans la capitale française après avoir contracté le coronavirus.
Il avait été émissaire spécial de l’union africaine au Mali et la région du Sahel depuis 2012 jusqu’à sa démission en novembre dernier après avoir été condamné à la prison à vie dans son pays, accusé d’être à l’origine de l’assassinat de son successeur Melchior Ndadaye en 1993, une accusation que Buyoya a toujours rejeté.
Selon un haut responsable burundais, le gouvernement burundais a informé la famille du défunt qu’il était un citoyen ordinaire qui a le droit d’être inhumé dans son pays mais ne bénéficiera pas des égards dus à un ancien chef d’état, car ayant été condamné.
Buyoya, d’origine Tutsie, arrivé au pouvoir en 1987 après un coup d’état dans ce pays parmi, l’un des plus petits d’Afrique, perdra les élections présidentielles face à Melchior Ndadaye, un hutu, que des militaires extrémistes assassineront quatre mois après son arrivée au pouvoir.
Cet assassinat plongera ce petit pays dans une guerre civile qui durera quelques années entre les composantes du pays, les hutus majoritaires et les Tutsis.
Buyoya prendra de nouveaux les rênes du pouvoir de 1996 à 2003 à la faveur d’un coup d’état.
En 2000 un accord sera signé à Arusha mettant fin à la guerre civile dans ce pays qui aurait fait près de 300.000 morts de 1993 à 2006, un accord en vertu duquel Buyoya quittera le pouvoir en 2003.