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Le chef d’état-major des armées françaises : « il se pourrait qu’on reste au Sahel encore dix ans »

Dans un entretien accordé samedi au journal français « le figaro », le chef d’état-major des armées françaises François Lecointre, a déclaré que « l’engagement militaire européen au Sahel africain demeurera encore dix ans et probablement plus qu’aujourd’hui ».

Le général Lecointre a encore dit que l’Europe accueille actuellement une mission pour l’entraînement de l’armée malienne, et qu’il est encore nécessaire d’élargir les objectifs afin de passer de l’étape de l’entraînement à la reconstruction de l’armée pour ne pas dire sa construction ».

« Nous devons passer de missions qui pourraient paraitre limitées à des missions de coopération structurelle dans le domaine militaire. »

Des pays européens (Suède, Italie, Tchéquie et Estonie) participent à des forces spéciales sur le terrain aux côtés des forces françaises dans le cadre de l’opération TOKOBA, dans le triangle frontalier entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, la zone la plus dangereuse au Sahel.

La France compte sur cette force pour partager avec ses partenaires européens le poids de la guerre contre les groupes islamistes armés liés à Al Qaida et à l’organisation de l’état islamique.

Le général Lecointre a ajouté que sans une action commune dans la région du Sahel « la situation y sera anarchique, avec des vagues de migrations clandestines impossibles à circonscrire qui vont perturber la stabilité de nos pays européens. »

Le chef d’état-major des armées françaises estime que les critiques à l’endroit de la France évoquant « une nouvelle colonisation » diminueront, elle qui déploie plus de 5000 soldats pour combattre le terrorisme au Sahel africain une fois que l’Europe prendrait les initiatives.

Pour le général Lecointre ces accusations seront moindres si la proposition venait de l’Europe et pas de la France, même si l’action de celle-ci répondait à une sollicitation des pays du Sahel.

Il est nécessaire, selon lui, que les pays membres se partagent les efforts pour consolider la force, ajoutant que l’Europe a ses faiblesses notamment dans la lenteur dans la prise de décisions mais qu’elle compte également des points forts.

Outre l’action militaire, a encore dit le chef d’état-major des armées françaises, l’Europe en a d’autres sur le plan de la gouvernance et le développement, afin d’aider ces pays à asseoir des structures plus fortes et leur permettre d’avoir leur destin en main.

La France avait déjà exprimé sa volonté de réviser sa présence militaire dans la région du Sahel africain, une position ajournée plus d’une fois.

 

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