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Le sommet de Djedda est allé au-delà de son caractère arabe pour revêtir un cachet mondial

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed Ibn Selmane, a clôturé vendredi soir le 327ème sommet arabe à Djedda, un sommet auquel a assisté le président ukrainien Vladimir Zelensky, le président syrien Bechar Al Assad en plus du président de la commission de l’union africaine Moussa Faki Mohamed.

Le prince héritier Mohamed Ibn Selmane qui avait présidé dans la matinée l’ouverture du sommet au nom du roi Selmane Ibn Abdel Aziz, a reçu les dirigeants arabes participant au sommet avant l’ouverture de celui-ci et le choix de l’Arabie Saoudite pour succéder à la tête de l’organisation à l’Algérie.

Dans son discours d’ouverture, le prince héritier a dit que les pays arabes sont déterminés à aller sur la voie de la paix, le bonheur, la coopération et la construction pour l’intérêt de leurs peuples, avant de réaffirmer le refus de voir la région se transformer en des terrains de confrontation.

« Il nous suffit a-t-il ajouté, en tournant la page du passé, de se rappeler les années douloureuses des conflits qu’a vécu notre région dont ont souffert nos peuples et retardé notre marche sur la voie du progrès et du développement.

Le prince héritier saoudien a rappelé que notre nation arabe, grâce à sa richesse culturelle et civilisationnelle, humaine et ses ressources naturelles peut se prévaloir d’occuper une place prépondérante et pionnière dans le monde et réaliser une renaissance globale pour nos pays et nos peuples dans tous les domaines.

Il a émis l’espoir que le retour de la Syrie dans le giron arabe puisse consolider la stabilité du pays, un retour à une situation normale et la reprise de son rôle naturel dans le monde arabe pour le bonheur de son peuple et à renforcer nos aspirations à un avenir meilleur pour notre région.

Mohamed Ibn Selmane a encore dit que la question palestinienne a toujours été et demeure la question centrale des Arabes et des musulmans », et qu’elle « figure en tête des priorités de la politique étrangère du royaume.

Le royaume, a-t-il ajouté n’a jamais hésité, ni tardé, à soutenir le peuple palestinien frère pour récupérer ses terres et restaurer ses droits légitimes, l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain sur les terres palestiniennes, à l’intérieur des frontières de 1967, avec Al Qods-Est comme capitale.

« Vos frères en Arabie Saoudite, a ajouté le prince héritier, consacrent leurs efforts pour l’appui des questions arabes et à aider les différentes parties yéménites à parvenir à un accord politique global qui met fin au conflit ».

Evoquant la question soudanaise, le prince héritier a insisté sur la nécessité de faire prévaloir le dialogue afin de préserver l’unité du pays, la sécurité de son peuple et ses capacités.

Il a encore ajouté que l’Arabie Saoudite salue la signature par les deux parties en conflit de la déclaration de Djedda qui consacre la protection des populations civiles et l’arrêt des combats.

La crise ukrainienne   

Evoquant le conflit russo-ukrainien, le prince Mohamed Ibn Selmane a réaffirmé la position de son pays qui soutient tout ce qui est de nature à l’apaiser et à éviter la détérioration des situations humanitaires.

Il a exprimé la disponibilité de son pays à poursuivre ses efforts de médiation entre les deux pays, à soutenir les efforts internationaux déployés afin de résoudre la crise politiquement pour parvenir à la paix et à la sécurité.

Le président ukrainien qui était arrivé à Djedda pour assister au sommet arabe, a pris la parole devant les dirigeants arabes avant d’être reçu par le prince héritier saoudien avec lequel il a eu des entretiens en marge du sommet.

Selon l’agence saoudienne de presse, le prince héritier, a renouvelé, au cours des entretiens, au président ukrainien « le soutien du royaume à tous les efforts internationaux visant à résoudre politiquement la crise (russo-ukrainienne), et la poursuite de ses efforts pour atténuer les impacts humanitaires qui en résultent ».

Selon la même source le président ukrainien a salué pour sa part le rôle central joué par l’Arabe Saoudite au Proche Orient et dans le monde.

Le président Zelenski a remercié le royaume saoudien pour les efforts qu’il déploie pour la libération des prisonniers ukrainiens détenus en Russie.

Présence africaine

Le continent africain était représenté à ce sommet par le président de la commission de l’union africaine, Moussa Kaki Mohamed qui a déclaré que ce sommet se tient dans une conjoncture très délicate, tant au niveau régional qu’à l’échelle mondiale.

Sur le plan mondial le président de la commission de l’union africaine a évoqué « la poursuite de la guerre russo-ukrainienne destructrice pour l’homme, pour les économies européennes et pour le monde entier ».

Il a également évoqué, s’agissant de la scène arabe, la poursuite de l’agression israélienne contre le peuple palestinien, sa tragédie, lui qui continue d’être privé de son droit à la liberté et la création de son état indépendant entièrement souverain avec pour capitale Al Qods-est.

« Le Soudan vit lui aussi, a ajouté Faki Mohamed, la violence comme une nouvelle forme d’accéder au pouvoir et à s’y maintenir, avant de rappeler les efforts déployés par l’union africaine en 2019 pour aider les soudanais à mettre en place une phase de transition participative équilibrée, avant que le coup d’état de 2021 ne mette fin à cette expérience remarquable.

Le président de la Commission de l’Union africaine a affirmé que le coup d’État « a généré la course au pouvoir et favorisé la violence comme moyen de résoudre les différends entre les partenaires politiques et militaires ».

Il a ajouté, à propos de la crise soudanaise, que l’Union africaine avait « pris l’initiative, dès les premières escarmouches, d’appeler à unifier les efforts de la communauté internationale », mettant en garde contre une disparité des efforts ce qui pourrait prolonger le conflit.

30 dossiers

Plusieurs dossiers ont été examinés lors de ce sommet, notamment celui de la Palestine, la crise syrienne et celle du Liban, le dossier iranien mais aussi d’autres questions comme celle du changement climatique, la cybercriminalité, les dossiers économiques et sociaux.

A propos de la question syrienne, après la présence au sommet du président Al Assad, les dirigeants arabes ont renouvelé leur engagement à préserver la souveraineté de la Syrie, son unité territoriale et sa stabilité, à renforcer leurs efforts pour aider le pays à sortir de sa crise et à mettre fin au calvaire du peuple syrien.

Ils ont réaffirmé leur entière solidarité avec le Soudan afin de préserver sa souveraineté, son indépendance, son unité territoriale, le rejet des ingérences extérieures dans ses affaires intérieures, considérant que la crise est une affaire intérieure soudanaise.

Les dirigeants arabes ont salué l’accord conclu entre le royaume d’Arabie Saoudite et l’Iran à Pékin qui a consacré la reprise des relations diplomatiques, la réouverture des missions diplomatiques et la réactivation de la coopération sécuritaire et économique entre les deux pays.

Ils ont par ailleurs condamné l’intrusion de forces turques en Irak et ont demandé au gouvernement turc de retirer ses forces sans conditions.

Les dirigeants arabes ont par ailleurs condamné toutes les opérations criminelles menées par des organisations terroristes dans des pays arabes et dans le reste du monde et ont invité les pays arabes qui n’ont pas encore signé la convention arabe pour la lutte contre le terrorisme de l’approuver.

 

 

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