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Le Tchad décide de retirer 600 soldats de sa force commune du G5 mais réaffirme sa détermination à poursuivre la confrontation avec les groupes armés

Le Tchad a annoncé samedi qu’il entamé le retrait de 600 des 1200 soldats qu’il avait déployé, au début de cette année sur la frontière commune aux trois pays du Sahel, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, dans le cadre d’un plan élaboré par la France et les pays du G5 Sahel pour lutter contre l’organisation de l’état islamique dans le grand Sahara.

Depuis l’assassinat du président tchadien Idriss Deby, en avril dernier, les observateurs se demandaient ce que sera l’avenir de l’engagement militaire du Tchad au Sahel, lui qui déploie 1200 soldats dans le cadre de la force commune des pays du Sahel et 1400 soldats dans le cadre de la force onusienne pour le maintien de la paix au Mali.

Le gouvernement tchadien a démenti les informations selon lesquelles ce retrait est un désengagement de la lutte contre le terrorisme et a considéré qu’il s’agit là d’un redéploiement, dans le cadre d’une nouvelle stratégie pour une meilleure adaptation à la lutte contre les terroristes, selon le ministre porte-parole du gouvernement.

Celui-ci a ajouté que ce retrait avait été concerté avec les membres de la force militaire commune du G5 Sahel (la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso).

Ce retrait intervient alors que la force commune est sous commandement tchadien avec à sa tête le général Oumar Bikimou nommé en juin dernier.

La France pariait sur le bataillon tchadien de 1200 hommes pour faire face à Daech particulièrement actif dans le triangle frontalier entre trois pays sahéliens et que la France considère son premier ennemi depuis le début de l’année dernière.

Paris avait annoncé récemment sa volonté de mettre fin à l’opération militaire « BARKHAN », de réduire l’effectif de ses soldats de moitié dans la région du Sahel, la fermeture de certaines de ses bases dans le nord Mali et d’introduire certaines modifications importantes dans sa stratégie militaire en se basant sur une force spéciale européenne TAKUBA qui coopère avec les armées locales sur le terrain et qui vise essentiellement la zone du triangle frontalier.

Bien qu’il ait retiré 600 de ses soldats, le Tchad conserve le même nombre de soldats sur le terrain dans la zone du triangle frontalier « dans le souci d’alléger le nombre et pour une meilleure opérationnalité » selon le ministre tchadien.

Cependant dès l’arrivée, il y a quelques mois, dans la zone du triangle des forces tchadiennes, celle-ci avaient été accusées d’exactions contre les populations locales, créant une certaine gêne pour les autorités tchadiennes qui réaffirment, par la voix de leur ministre que leur « politique dans la lutte contre les djihadistes n’a pas changé ».

Par ailleurs, le retrait de 600 soldats et leur retour avec leurs armements lourds au Tchad, intervient alors que grandit le danger de l’organisation BOKO HARAM, notamment le groupe affilié à Daech et connu sous le nom « d’organisation de l’état islamique en Afrique de l’ouest ».

Ce groupe qui est monté en puissance ces derniers mois a réussi à éliminer Abubakar Shekau, chef du groupe Boko Haram affilié à Al Qaida et qui avait annoncé avoir renforcé ses rangs avec de nouveaux combattants.

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