Au troisième jour du coup d’état en Guinée Conakry, les réactions à l’intérieur du pays se multiplient, tant au niveau de la classe politique que des organisations de la société civile, unanimes qu’ils sont sur la nécessité d’un retour rapide à une situation constitutionnelle normale, saluant au passage la chute du président Condé.
Seule la formation politique d’Alpha Condé « le rassemblement du peuple guinéen Arc-en-ciel » n’ pas réagi à la situation, contrairement à Cellou Dalein Diallo, rival historique de l’ancien président, qui a salué le coup d’état, « réaliste » selon lui.
Cellou Dalein Diallo, dirigeant de l’union des forces démocratiques de Guinée, opposant historique à Alpha Condé, auquel il s’est opposé 11 ans durant dans des élections présidentielles.
Dans une déclaration à radio France internationale, Diallo s’est félicité du coup d’état, réservé cependant quant aux intentions des militaires qui n’ont pas fixé de date pour la fin de la transition, « les militaires ont l’habitude de rester longtemps une fois au pouvoir » a-t-il notamment déclaré.
Il a ajouté qu’il saluait l’annonce faite par le colonel Doumbouya d’ouvrir des concertations élargies pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Autre réaction ce mardi celle du barreau qui a appelé le comité national pour le rassemblement et le développement à la nécessité d’un retour rapide à une situation constitutionnelle normale, qui a également demandé le respect des droits des individus, les droits de l’homme, se déclarant disposé à participer à toute concertation qui réunirait toutes les forces vives afin de consolider la démocratie en Guinée.
Le président du parti « union pour le progrès en Guinée » a déclaré qu’il n’avait pas été surpris par le coup d’état car « le régime de Condé n’attachait aucun intérêt aux droits de l’homme, n’a pas respecté la constitution qu’il a modifié pour rester au pouvoir pour un troisième mandat et a jeté en prison tous ceux qui se sont opposés à la modification de la constitution et à sa victoire aux dernières élections ».
Dans une interview à un site guinéen, il s’est déclaré cependant sceptique à l’endroit des putschistes dont il faut connaître les intentions avant de leur apporter tout le soutien.
Pour sa part le front national pour la défense de la constitution (FNDC), s’est félicité de la chute d’Alpha Condé et son premier responsable a dit que le pays faisait face à un grand défi, celui de sortir du cycle des coups d’état, avant de se déclarer disposé à discuter avec les nouveaux maîtres du pays pour la libération des détenus politiques et les militants de son parti.
Quant au journaliste guinéen Sali Sow, dans une déclaration à Sahara Medias, a dit que les partis politiques, même heureux de la chute d’Alpha Condé restent cependant réservés, peu d’entre eux a commenté l’évènement.