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Mali : négociations en vue d’un exil d’IBK et la jute continue de chercher un président

Les auteurs du coup d’état au Mali mènent des négociations avec le Sénégal afin d’accepter l’exil du président démissionnaire Ibrahim Boubacar Keita, selon des sources de presse malienne, alors que la junte continue de se chercher un nouveau président pour gérer la transition qui pourrait ne pas commencer tôt, à en croire le porte-parole des putschistes.

Selon une source militaire malienne les dirigeants du coup d’état veulent convaincre le Sénégal d’accepter l’exil de Keita le plus rapidement possible, afin qu’il sorte de l’équation politique et pour couper la voie à toute pression régionale pour son retour au pouvoir.

Les chefs d’état de la CEDEAO ont tenu jeudi une conférence virtuelle au cours e laquelle ils ont renouvelé leur condamnation du coup d’état et ont annoncé l’envoi à Bamako d’une délégation afin de négocier un retour à la légalité constitutionnelle.

Les putschistes tentent de faire exiler du Mali Ibrahim Boubacar Keita avant l’arrivée de la délégation de la CEDEAO, selon des sources militaires.

Selon radio France internationale 17 responsables maliens dont le président Keita sont encore en détention depuis le coup d’état du mardi dernier.

Les mêmes sources ajoutent que les militaires ont autorisé un groupe des défenseurs des droits de l’homme et des fonctionnaires des nations unies à rencontrer le président Keita et le premier ministre Bobo Cissé dans leur lieu de détention, à la base militaire de Kati.

Les putschistes ont libéré deux hauts responsables détenus depuis mardi, Abdoulla Daffi, ministre de l’économie et des finances et Sabany Mahalmoudou, chargé de mission à la présidence et très proche du président Keita.

Pendant ce temps les dirigeants du coup d’état ont annoncé qu’ils œuvreront à installer un président intérimaire militaire ou civil, une annonce faite par le colonel Ismael Wagué dans un entretien avec France 24.

Celui-ci a ajouté qu’ils étaient en contact avec la société civile, les partis de l’opposition et de la majorité afin de mettre en place la transition qui sera la plus courte possible a-t-il précisé, et qu’elle ne se prolongera pas à 2023 ou même 2022.

Interrogé sur la possibilité de confier aux civils la gestion de la transition, Wagué a dit qu’il ne pouvait pas affirmer cela car une transition doit être menée.

Lors de la conférence jeudi des chefs d’état de la CEDEAO, le président en exercice de l’organisation, le président nigérien Mouhamadou Issoufou a dit que la seule exigence est le retour au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keita.

Issoufou a révélé l’envoi d’une délégation de haut niveau afin de permettre un retour immédiat à la légalité constitutionnelle, ajoutant que le Mali se trouvait dans une situation délicate et que de sérieux dangers pourraient menacer son existence et constituer des revers dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé avec toutes les conséquences que cela représente.

« Ce pays, a-t-il encore dit, a plus que jamais besoin de notre solidarité ».

Le président nigérien a dit que la mission de la CEDEAO réaffirmera aux dirigeants du coup d’état que la prise du pouvoir par la force est révolue dans la région, appelant à l’imposition de sanctions fortes contre tous les militaires qui ont participé ou appuyer le coup d’état.

Malgré le rejet du coup d’état aux plans régional et international, l’opposition l’a accueilli favorablement, considérant que les militaires leur ont permis de gagner leur bataille contre le président Keita, promettant d’œuvrer avec eux à la mise en place d’une feuille de route pour la réussite de la transition politique.

Dans un communiqué de presse qu’elle a publié, la coalition du 5 juin/rassemblement des forces démocratiques déclare avoir pris note des engagements des auteurs du coup d’état s’agissant de l’entame de la transition politique civile.

La coalition a ajouté qu’elle prendra toutes les initiatives en faveur d’une feuille de route qui sera convenue avec le comité national pour le salut du peuple et toutes les forces vives du pays.

L’opposition a annoncé par ailleurs qu’elle organisera ce vendredi de grands rassemblements pour saluer le coup d’état.

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