Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a limogé dimanche d’importants responsables de l’institution militaire et décidé la dissolution des milices « dogon » après la tuerie au cours de laquelle 135 peuls avaient péri lors d’une attaque menée samedi contre la localité d’Agoussago, dans le centre du pays.
La majorité des victimes sont des femmes, des enfants et des vieillards en plus de 50 blessés et la totalité des habitations a été incendiée, les réserves céréalières emportées et le bétail amené.
Selon des survivants de cette tuerie, les assaillants portaient les tenues des Dogons.
L’ombre de cette attaque a plané sur tout le Mali alors que le président Ibrahim Boubacar Keita annonçait le limogeage d’un bon nombre de responsables militaires et la dissolution des milices dogons accusées d’être à l’origine du massacre de samedi, dans le centre du Mali, une zone où l’administration est absente.
Lors d’une réunion extraordinaire du conseil des ministres, le président malien a ordonné la dissolution des milices « Dan Nan Ambassago » créées par les tribus Dogon et qui bénéficiaient du soutien du gouvernement pour sécuriser les villages Dogons contre les actes terroristes.
Lors de la réunion du conseil des ministres, le président Keita a dit que la dissolution des milices Dogon « est un message adressé à tous pour affirmer que l’état sera intransigeant quant à la protection de ses citoyens, sa première et sa dernière mission ».
Les propos du président Keita ont été rapportés par le premier ministre lors d’un point de presse au cours duquel il a annoncé la nomination de nouveaux responsables au sein de l’institution militaire en révélant le limogeage du chef d’état-major général des armées M’Baba Moussa Keita, celui des chefs d’état-major de l’armée de l’air et de l’armée de terre.
Pendant ce temps le Mali vivait sous le choc après le massacre des habitants du village peul où des équipes de secours sont arrivées pour aider les blessés.
Les survivants ont creusé une fosse commune pour enterrer leurs morts et un élu local, contacté par téléphone par un journaliste a déclaré que le moral des populations étaient bas et qu’elles étaient encore sous le choc.
L’armée malienne a encerclé la zone et imposait des mesures renforcées dans ses environs alors qu’arrivait sur place une mission officielle comprenant trois ministres qui ont affirmé aux populations que les auteurs de la tuerie sont poursuivis et seront présentés à la justice en plus de l’ouverture d’une enquête.
Des images du massacre de samedi ont largement circulé sur les réseaux sociaux maliens révélant une très grande colère des populations qui réclamaient le désarmement des milices locales et les groupes d’autodéfense largement présents à travers le Mali.