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Mali : un représentant du mouvement du 5 juin choisi pour diriger le gouvernement

Le président de la transition malienne le colonel Assimi Goïta a désigné mardi Chouguel Maïga au poste de premier ministre du gouvernement de transition, le premier à être constitué depuis le coup d’état intervenu il y a plus d’une semaine.

La désignation du premier ministre intervient un jour après le sommet de la CEDEAO à Accra qui a décidé de suspendre le Mali de toutes les instances de cette organisation jusqu’au retour à la constitutionnalité.

Le sommet avait également exigé la nomination d’un premier ministre civil et le respect de l’agenda de transition initialement annoncé.

Le chef de la junte, Assimi Goïta, avait rencontré les forces politiques dont le mouvement de 5 juin auquel il a demandé de lui proposer une personnalité pour le poste de premier ministre.

Celui-ci a proposé le nom de Chouguel Kokala Maïga, une proposition à laquelle a souscrit le chef de la junte militaire.

Maïga, 63 ans, ingénieur de communications, était l’une des très proches personnalités de l’ancien président Moussa Traoré qui a dirigé le Mali entre 1968 et 1991.

Il s’était déjà présenté aux élections présidentielles en 2002 et avait recueilli 2,7% des voies, mais aussi celles de 2018 quand bien même il ne faisait pas partie des favoris.

Maïga avait occupé différents postes gouvernementaux, dont le dernier est celui de ministre de l’économie numérique, l’information et la communication en 2015.

Son nom est apparu au sein du mouvement du 5 juin qui s’est constitué au lendemain de l’alliance entre des partis politiques, des organisations de la société civile et des syndicats des travailleurs pour protester contre le pouvoir de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020.

Maïga avait présidé la commission de la stratégie du mouvement et son nom a été plusieurs fois cité comme candidat du mouvement pour les élections présidentielles de 2022, une information démentie par l’intéressé.

Maïga et avec lui le mouvement du 5 juin ont refusé d’entrer dans le gouvernement de transition formé par Bah N’dao et son premier ministre Moctar Wane.

Des missions difficiles attendent le nouveau premier ministre, dont la première est la formation d’un gouvernement de transition et de parvenir à un mécanisme d’entente avec les officiers qui ont renversé son prédécesseur qu’ils ont accusé de ne pas s’être concerté avec eux.

Le mouvement du 5 juin compte sur sa force dans la rue qui a obligé les officiers qui ont mené le coup d’état militaire à composer avec lui et demandé qu’il dirige le gouvernement de transition.

Autre difficulté du gouvernement Maïga, le respect du calendrier initialement arrêté et dont il ne reste que 9 mois seulement pour organiser des élections législatives et présidentielles, c’est-à-dire avant la fin du mois de février 2022.

Une mission qui paraît difficile eu égard à la situation compliquée que connait le Mali aux plans politique, social, sécuritaire, un pays particulièrement vulnérable.

 

 

 

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