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Nouakchott a soif et le gouvernement est à la recherche de solutions

De nombreux quartiers de la ville de Nouakchott connaissent depuis quelques jours de graves pénuries d’eau après une importante baisse de la quantité acheminée par le projet de l’Aftout Sahli drainant les eaux depuis le fleuve Sénégal.

Cette grave crise a amené le président mauritanien Mohamed O. Cheikh El Ghazouani à se rendre tôt mercredi matin sur le site de la station de pompage du projet de l’Aftout Sahli à Jedr Lekraa, non loin de la localité de Baninaji, moughata de Keur Macène.

La visite du président Ghazouani

Lors de sa visite, le président mauritanien a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer les raisons à l’origine des dysfonctionnements ayant causés un déficit important en eau au niveau de la capitale.

Selon le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement, les instructions du président ont été données immédiatement après sa visite des installations de l’Aftout Sahli, depuis le lieu de pompage des eaux puis les stations de traitement et de pompage à Keur Macène en passant par les stations d’épuration à Beninaji et enfin la dernière d’entre elles connue sous le nom de PK 17.

Ould El Ghazouani a réaffirmé la nécessité de trouver rapidement des solutions pour alléger cette crise mais de façon pérenne œuvrer à trouver des solutions définitives au problème.

Le ministère a ajouté que le président a ordonné les départements concernés à préparer un rapport sur les origines du problème et les solutions envisagées à présenter au gouvernement lors de sa prochaine réunion.

Augmentation de la turbidité

Le gouvernement a justifié cette pénurie d’eau à Nouakchott par une augmentation de la turbidité des eaux du fleuve Sénégal à cause des pluies enregistrées sur les hauteurs du fleuve.

Le ministre mauritanien de l’hydraulique et de l’assainissement, Ismael O. Abdel Vetah a promis que cette cries sera circonscrite dans moins d’une semaine.

Lors d’un point de presse qu’il a tenu, le ministre a dit l’augmentation de la turbidité a réduit la production de l’Aftout Sahli de 130.000 M3 à 70.000 M3 seulement.

Selon le ministre parmi les causes majeures de cette crise le retard intervenu dans la réalisation d’une extension et des opérations de réhabilitation des infrastructures de l’Aftout Sahli qui étaient prévues avant 2020.

Il a ajouté que le gouvernement a mobilisé les ressources financières nécessaires à la réhabilitation des infrastructures de l’Aftout Sahli et pour porter la production du champ d’Idini à 100.000 M3 au lieu de 45.000 M3 auparavant.

Des solutions provisoires

Cette crise qui a frappé les quartiers de Nouakchott a amené la majorité des habitants des quartiers pauvres de la ville à recourir aux charrettes pour satisfaire leurs besoins en eau mais les charretiers ont multiplié par deux et parfois plus les prix du fût.

Une habitante du quartier d’Arafat après avoir cherché longtemps une charrette en a finalement rencontré, mais le prix qu’elle avait l’habitude de payer n’avait pas satisfait le charretier qui demandait 5000 MRO au lieu de 1000 MRO.

Un montant qu’elle était incapable de payer, elle qui s’adonne à des travaux manuels et qui a à sa charge plusieurs enfants.

Cette situation ajoute-t-elle est partagée par mes voisins dont certains sont mieux lotis que moi car la denrée se faisant très rare et la demande très forte.

Le ministre se veut rassurant

Le ministère qui s’est excusé auprès des populations a réaffirmé que les outils de production fonctionnent de manière ordonnée et que les services compétents du département procèdent à la distribution rationnelle et équitable de la production entre les différents quartiers de la capitale.

Ils ont également mobilisé, comme solution provisoire, des citernes pour approvisionner les populations dans les points sensibles et les zones ne disposant pas de réseau de distribution.

Le ministère a ajouté que le niveau de la turbidité a baissé ce qui devra permettre d’accroître la production quotidienne.

Dans son communiqué le ministère précise que la production en eau au cours des dernières années n’avait pas accompagné l’expansion urbaine horizontale rapide de la capitale, et les raccordements domestiques sont passés de 50 000 en 2012 à environ 200 000 maintenant, avec une extension de la longueur du réseau de distribution qui a atteint 2800 km, après qu’il ne dépassait pas les 600 km.

 

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