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Sénégal : Sonko condamné à deux ans de prison pour agression sexuelle

La chambre criminelle du tribunal de Dakar a condamné le maire de la ville de Ziguinchor et chef du parti d’opposition Bastif, Ousmane Sonko, à deux ans de prison, dans une affaire d’accusations de viol, une affaire qui a tenu en haleine l’opinion publique et la rue sénégalaises.

Cette condamnation est intervenue à l’issue une semaine après une audience du tribunal qui a duré 19 heures et à laquelle Ousmane Sonko avait refusé d’assister, malgré la convocation qui lui a été adressée, accusant la justice sénégalaise d’être « instrumentalisée ».

Le juge n’a pas retenu l’accusation de viol et de menaces de mort contre Adji Sarr, mais il l’a reconnu coupable d’agression sexuelle sur la jeune fille Adji Sarr, un crime puni par l’article 324 du code pénal sénégalais et signifie « atteinte à la dignité » des mineurs ou des jeunes de moins de 21 ans ».

Le juge a également condamné Sonko à payer une amende de 600.000 francs CFA.

Autre condamnation de ce tribunal, celui de la propriétaire du salon de beauté, Khady N’Dèye, où l’incident s’était produit.

Celle-ci écope d’une peine de prison de deux ans et une amende de 600.000 francs CFA, mais le juge n’a pas retenu l’accusation de complicité d’agression sexuelle avec Sonko.

Le juge a obligé Sonko et Khadi Ndiaye solidairement à payer 20 millions de francs à la jeune femme, Adji Sarr, en réparation des préjudices subis, elle qui avait réclamé une indemnisation d’ 1.500.000.000 de francs.

Ousmane Sonko peut faire appel de la décision de justice dans les 15 jours avant qu’elle ne soit exécutoire.

Seulement, la peine de deux ans de prison peut ne pas être appliquée maintenant, car le délai légal d’exécution de la peine est de 10 ans, ce qui signifie que le pouvoir judiciaire peut ordonner l’emprisonnement de Sonko à tout moment pendant cette période.

L’un des avocats d’Ousmane Sonko a estimé que son client n’a pas été jugé pour un crime car blanchi en ce qui concerne le viol mais condamné pour « un délit ».

La décision rendue par le tribunal aujourd’hui intervient après la séance du 23 mai dernier et après une peine de six mois de prison avec sursis prononcée, il y a des semaines, dans une affaire de diffamation contre le ministre sénégalais du Tourisme.

Les soutiens du président du parti d’opposition sénégalais affirment que ces procès sont destinés à empêcher leur chef de se présenter aux élections présidentielles de 2024 après avoir annoncé son intention de les briguer.

Après avoir été conduit à son domicile il y a quelques jours alors qu’il dirigeait une caravane de ses partisans de Ziguinchor, les autorités sécuritaires ont renforcé leur présence jeudi matin devant le domicile de Sonko et sur les routes menant vers le tribunal au centre de Dakar.

Après le verdict, des heurts ont opposé les forces de l’ordre aux partisans d’Ousmane Sonko, notamment dans les abords de l’université Cheikh Anta Diop, des heurts dont on craint qu’ils se poursuivent après l’appel lancé par le président du parti d’opposition à ses soutiens à descendre dans la rue pour le soutenir.

 

 

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