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Seulement deux choix possibles pour les hommes politiques maliens, nigériens et burkinabés : le silence ou l’exil

Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires dans les trois pays du Sahel, Mali, Niger et Burkina Faso, les hommes politiques dans ces pays n’ont d’autres alternatives que de se taire ou s’exiler.

Les activités des partis politiques ont été suspendues et ceux qui ont osé critiquer les nouveaux régimes ont été ou arrêtés et torturés, contraignant nombre d’entre eux à l’exil ou au silence.

Burkina Faso

Le 29 mai, l’activiste Guy Hervé Cam, connu pour son rôle dans l’insurrection populaire de 2014, n’a bénéficié que de quelques minutes de liberté après son enlèvement par les services de renseignement à la fin du mois de janvier.

La même nuit, il a été à nouveau enlevé par un « groupe d’hommes armés » qui prétendaient appartenir à une « brigade de gendarmerie ».

Cet incident s’inscrit dans le cadre d’une série d’arrestations et de poursuites judiciaires à l’encontre de dissidents, dont le plus récent est le colonel Emmanuel Zongrana, arrêté à plusieurs reprises depuis janvier 2022 pour « tentative de déstabilisation».

Mali

Au Mali, Boubacar Karamoko Traoré, un leader de la société civile, a été arrêté trois jours après avoir critiqué l’administration du colonel Assimi Guetta.

Il est accusé d’avoir « sapé la confiance dans l’État » et devrait comparaître devant le tribunal le 1er juillet.

Omar Marko, homme politique chevronné, a été contraint de fuir le Mali en mai 2022 après avoir critiqué un massacre commis par l’armée malienne et des mercenaires russes.

Il s’est réfugié en Côte d’Ivoire, puis en France, où il poursuit son combat politique depuis l’exil, en organisant des réunions en ligne avec ses partisans.

 Niger

Au Niger, la chasse aux sorcières n’a pas cessé après le coup d’État militaire de juillet 2023 mené par le général Abdourahmane Teny.

La plupart des opposants ont été contraints au silence ou se sont exilés.

À Niamey, seuls les proches du président déchu Mohamed Bazoum osent réclamer sa libération.

Alors que la répression de la dissidence se poursuit dans ces pays, les médias sociaux sont devenus le dernier recours pour l’expression politique.

Les opposants reconnaissent que le véritable changement ne viendra pas des politiciens, mais de l’armée elle-même.

Selon le journal français Le Monde, il faudra de la patience pour que des militaires plus raisonnables émergent et mettent fin au règne de ces régimes putschistes, ouvrant ainsi la voie au retour de la démocratie, un scénario qui semble pour l’instant peu probable.

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