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Tchad : plus de 600 arrestations après les récentes manifestations

Les autorités tchadiennes ont procédé à l’arrestation de 621 personnes dont 83 mineurs après les récentes manifestations qui ont couté la vie à une cinquantaine de personnes le 20 octobre dernier, selon le procureur de la république de N’Djamena.

L’opposition tchadienne, les organisations de la société civile locales et internationales de même qu’une partie de l’opinion internationale avaient ont condamné l’usage excessif de la force contre les civils lors de la répression du mouvement de protestation contre la prolongation du général Mohamed Deby à la tête de la transition pour une durée de deux ans.

C’est la première fois que les autorités reconnaissent officiellement l’arrestation de centaines de personnes, une accusation déjà formulée par l’opposition et les organisations pour la défense des droits de l’homme il y a trois semaines, affirmant que les prisonniers politiques sont encore plus nombreux et que les arrestations se poursuivent encore.

Dans un communiqué de presse, le procureur tchadien de la république, Mohamed Ahmed Habou avait annoncé l’arrestation de 621 personnes depuis les évènements du 20 octobre dernier et leur internement dans la prison de haute sécurité de Koro Toro, au milieu du Sahara, à 600 kilomètres de la capitale.

Le procureur a accusé ces personnes d’être à l’origine d’actes dangereux et d’attaques contre les institutions de la république.

Le premier ministre a indiqué que 401 personnes seront rapidement jugées pour flagrant délit, tandis que 137 autres ont comparu devant des juges d’instruction et 83 mineurs devant des juges pour enfants.

Depuis cette date les dirigeants et cadres de l’opposition ont fui à l’étranger ou se sont cachés dans le pays accusant les forces de sécurité de continuer les poursuites.

Depuis la fin du mois d’octobre l’organisation mondiale pour la lutte contre la torture a annoncé plus de 2000 arrestations lors des manifestations durement réprimées par le pouvoir tchadien.

L’opposition et les organisations non gouvernementales locales affirment que la répression se poursuit encore mais évoque des disparitions forcées, des exécutions extra judiciaires et des tortures.

Vendredi le ministre Habou avait déclaré que le Tchad a accepté le principe d’une enquête internationale comme l’avait annoncé le premier ministre le 8 novembre sans déterminer l’institution qui doit la diriger ni à quelle date cette enquête sera entamée.

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