Trois sujets dans le discours du Roi du Maroc à l’occasion de la fête du trône : grâce royale, le problème de l’eau et la question palestinienne

Le roi du Maroc Mohammed VI a accordé lundi la grâce royale à des journalistes détenus, notamment Tawfiq Bouachrinou, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Youm, les journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni, ainsi que les blogueurs Reda Tawajni et Youssef Al-Hayrish.
La justice marocaine avait déjà condamné ces journalistes à des peines de prison allant jusqu’à 15 ans, avant que la grâce royale ne leur soit accordée hier lundi à l’occasion de la fête du Trône.
La justice marocaine avait également condamné les journalistes à des peines de prison pour des accusations liées au trafic des êtres humains, au viol et aux relations avec des entités étrangères.
La grâce royale
La grâce, accordée à l’occasion du 25e anniversaire de la fête du Trône, concerne 2 476 personnes, y compris des détenus et d’autres personnes en garde à vue, qui ont été condamnées par différents tribunaux du Royaume.
Selon le ministère de la Justice, 16 personnes condamnées en vertu de la loi « antiterroriste » ont bénéficié de la grâce après avoir été réhabilitées dans le cadre d’un programme de réconciliation et avoir accepté de se renier et de rejeter l’extrémisme et le recours à la violence, selon le communiqué du ministère.
La grâce est intervenue « après que les bénéficiaires aient déclaré officiellement leur adhésion aux constantes de la nation, à ses lieux saints et à ses institutions nationales, et après avoir révisé leurs positions et orientations idéologiques et renoncé à l’extrémisme et au terrorisme », a déclaré le ministère.
Faire face à la sécheresse
Dans le discours du Trône, le Roi Mohammed VI a indiqué que la question de l’eau est « l’un des défis les plus importants auxquels est confronté le pays, exacerbé par la sécheresse, l’impact des changements climatiques, l’augmentation naturelle de la demande, ainsi que le retard dans la réalisation de certains projets programmés dans le cadre de la politique de l’eau », a-t-il dit.
« La succession de six années de sécheresse a profondément affecté les réserves d’eau et les eaux souterraines, rendant la situation hydrique plus fragile et plus complexe, et pour faire face à cette situation, qui affecte de nombreuses régions, notamment dans le monde rural, nous avons chargé les autorités compétentes de prendre toutes les mesures urgentes et innovantes pour éviter les pénuries d’eau », a déclaré le Roi.
Il a noté qu’il est urgent de « mettre à jour en permanence les mécanismes de la politique nationale de l’eau, et de fixer un objectif stratégique, en toutes circonstances et dans toutes les conditions, c’est-à-dire garantir l’eau potable à tous les citoyens et assurer au moins 80 % des besoins en irrigation sur le territoire national ».
Il faut également « accélérer la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer, selon le programme établi, qui vise à mobiliser plus de 1,7 milliard de mètres cubes par an, ce qui permettra au Maroc, à l’horizon 2030, de couvrir plus de la moitié de ses besoins en eau potable à partir de ces stations, en plus de l’irrigation de grandes superficies agricoles, contribuant ainsi au renforcement de la sécurité alimentaire du pays ».
La question palestinienne
Le Roi Mohammed VI a déclaré que l’attention portée à la situation intérieure de son pays ne lui fait pas « oublier la tragédie vécue par le peuple palestinien frère » et qu’en sa qualité de Président du Comité Al-Qods, il a œuvré « à l’ouverture d’une voie sans précédent pour acheminer une aide alimentaire et médicale urgente à nos frères de Gaza ».
Dans le même esprit d’engagement et de responsabilité, nous continuons à soutenir les initiatives constructives visant à trouver des solutions pratiques pour parvenir à un cessez-le-feu tangible et durable et remédier à la situation humanitaire.
L’aggravation de la situation dans la région exige de passer d’une « logique de gestion de crise à une logique de recherche d’une solution définitive à ce conflit par le biais de négociations visant à relancer le processus de paix », a-t-il ajouté.
Il a souligné que l’instauration de la sécurité et de la stabilité dans la région ne peut se faire que « dans le cadre d’une solution à deux états, dans laquelle Gaza fait partie intégrante du territoire d’un état palestinien indépendant, avec Al Qods-Est pour capitale ».