Le conseil de sécurité des nations unies a mis fin vendredi à la mission des nations unies pour le maintien de la paix au Mali, à la demande du gouvernement de ce pays africain, théâtre de graves troubles sécuritaires, après une présence de 10 ans.
Cette décision a été prise lors d’une réunion qui devait consacrer la prolongation de cette mission onusienne, la plus coûteuse avec 1,2 milliards de dollars annuellement.
Cette décision approuvée par la totalité des 15 membres du conseil, est effective pour compter du 30 juin.
Dès le 1er juillet la MINUSMA met fin à toutes ses activités au Mali pour se consacrer aux efforts qu’exige son retrait total à la fin du 31 décembre 2023, avec cependant la possibilité de protéger les civils à proximité de leurs camps jusqu’à la fin du mois de septembre.
La MINUSMA a créé 10 bases dans différentes régions du Mali depuis 2013 afin d’aider ce pays à se stabiliser, lui qui est menacé d’effondrement sous la pression des groupes armés islamistes.
Dans son dernier rapport au conseil de sécurité le secrétaire général des nations unies Antonio Guterres avait estimé que la présence de cette force au Mali est inestimable recommandant son maintien en axant sa mission sur des priorités limitées.
Selon Guterres certains pays de la région s’inquiètent de la propagation des actions des groupes armés et de l’éventualité de l’instabilité dans la zone.
La situation s’est particulièrement détériorée entre Bamako et la MINUSMA depuis que les militaires se sont installés au pouvoir en 2020.
Les nations unies ont régulièrement dénoncé les entraves imposées par les autorités militaires quant au déplacement des soldats de la mission et a également fait face au retrait de certains pays contributeurs après la multiplication des attaques contre les soldats onusiens qui ont comptabilisé 174 victimes depuis 2013.
Le conseil militaire malien avait demandé à ce que le rôle de la MINUSMA se limite à faire face aux groupes armés sans s’intéresser aux questions des droits de l’homme, une position confirmée par Moscou vers laquelle s’est tourné le conseil militaire militairement et politiquement depuis qu’il s’est éloigné de la France l’ancienne puissance coloniale.
Le retrait de la force onusienne est une opération de grande envergure et particulièrement complexe avec des armements lourds et des hélicoptères pour les 13.000 militaires sur place.
Selon le porte-parole de la mission une coopération constructive avec les autorités maliennes est un gage pour la réussite de l’opération, le chronogramme de ce retrait ayant été ayant fait l’objet ces derniers jours de difficiles négociations.
Le Mali, avec l’appui de la Russie avait demandé un retrait rapide de la MINUSMA mais selon des sources diplomatiques certains membres du conseil de sécurité craignent que les 6 mois prévus pour le retrait ne soient pas suffisant pour que l’opération se déroule dans de bonnes conditions.
La Russie, après les récents évènements qui ont opposé les forces russes aux membres du groupe Wagner, avait affirmé que ce groupe va poursuivre ses activités au Mali.