Aziz et les biens faits de la première décade du mois d’aout…Thu, 03 Aug 2017 00:02:00 +0200
Mais depuis cette date il a commencé à se tailler une place de choix dans l’histoire politique du pays, curieusement sensiblement à la même période, dans la première décade du mois d’aout.
D’abord le 3 aout 2005 alors que le président Maouiya assistait aux obsèques du roi défunt d’Arabie Saoudite Fahd Ibn Abdel Aziz, Mohamed O. Abdel Aziz ouvrait les portes du palais présidentiel devant le groupe d’officiers qui avait décidé de renverser O. Taya, pour installer feu colonel Ely O. Mohamed Vall sans donner le pouvoir à celui-ci.
Le successeur du président Taya remettra le pouvoir aux civils en 2007, à l’issue d’élections historiques, peut être pour la première fois dans l’histoire du pays.
Il entrera en conflit ouvert avec des symboles du pouvoir politique, considérant que plusieurs proches du président Taya font désormais partie du cercle rapproché du nouveau président Sidi Mohamed O. Cheikh Abdallahi.
Le conflit prendra de l’ampleur alors que se rompait le lien de confiance entre les deux hommes, et Mohamed O. Abdel Aziz décidera d’agir et de renverser le premier président élu démocratiquement le 6 aout 2008.
Il prendra alors les rênes du pouvoir pour entrer, depuis, dans un conflit ouvert avec l’opposition traditionnelle, un conflit qui se perpétue encore aujourd’hui.
L’opposition se liguera alors contre lui, au sein du front pour la défense de la démocratie et des manifestations monstres sont sorties dans les rues de Nouakchott, sévèrement réprimées par les forces de l’ordre.
La France et le Sénégal interviendront pour trouver une issue à la crise mauritanienne, chose faite un an après, avec la signature de l’accord de Dakar en juin 2009 et l’organisation d’élections présidentielles remportées au premier tour par Mohamed O. Abdel Aziz qui sera officiellement installé dans ses fonctions un certain 5 aout.
Mohamed O. Abdel Aziz se présentera à sa propre succession en 2014, un scrutin boycotté par l’opposition et largement remporté par lui, avec près de 88% des voix exprimées.
A ce jour O. Abdel Aziz a bouclé trois ans de son dernier mandat et le compte à rebours pour son départ du pouvoir a doit dorénavant commencé.
Seulement voilà qu’un autre fait important se profile à l’horizon, un referendum populaire pour l’adoption d’amendements constitutionnels, objet d’une grande polémique qui a mis face à face le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
Curieuse coïncidence, ce referendum a été plusieurs fois reporté pour diverses raisons, dont le retard accusé par la commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la préparation technique du scrutin et la faiblesse du taux de l’enregistrement sur les listes électorales.
Finalement les reports s’arrêteront à la date du 5 aout, une date qui nous rappelle à bien des égards des étapes politiques brûlantes dans le parcours du président Mohamed O. Abdel Aziz.
La première décade du mois d’aout serait-elle un symbole dans le parcours de cet homme ?
Toujours est-il que pendant cette tranche du même mois, O. Abdel Aziz a dirigé deux coups d’état contre deux chefs d’état, un militaire et un civil, organisé deux élections présidentielles qui ont consacré sa main mise sur le pouvoir dans le pays.
L’autre fait attendu maintenant et qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la scène politique nationale pour les prochaines années, c’est justement ce referendum prévu le 5 aout.