Crise de Guerguarat : la communauté internationale appelle à la l’apaisement
Les réactions internationales se sont succédées depuis vendredi pour appeler à l’apaisement dans la région de Guerguarat, la frontière mauritano-marocaine, après des heurts entre l’armée marocaine et des combattants du front Polisario.
Les nations unies, par la voix de leur secrétaire général Antonio Guterres a annoncé ces derniers jours des initiatives afin d’éviter l’escalade dans cette zone démilitarisée et pour mettre en garde contre les violations de l’accord de cessez-le-feu dont les conséquences seront dramatiques en cas de changement de la situation actuelle.
Guterres s’est dit décidé à déployer tout son possible pour éviter l’effondrement du cessez-le-feu conclu depuis le 6 septembre 1991, et pour une reprise du processus politique.
Appel à l’apaisement
La France quant à elle a appelé à faire tout ce qui est possible pour éviter l’escalade et a demandé un retour à la recherche d’une solution politique dans les plus brefs délais, considérant que cela passait par la désignation d’un nouvel émissaire personnel du secrétaire général des nations unies.
La Russie quant à elle a dit qu’elle suivait la situation au Sahara et a appelé à la retenue et à éviter toute étape de nature à aggraver la situation.
Elle a insisté sur la nécessité d’une reprise rapide des négociations en plus de la désignation d’un nouvel émissaire du secrétaire général des nations unies chargé du dossier du Sahara.
La Suisse qui abritait les négociations dans le dossier du Sahara a renouvelé son appui à une solution politique juste et consensuelle et son soutien aux efforts des nations unies sur cette voie.
Les positions arabes
Bon nombre de pays arabes ont réagi à ces développements dans la zone de Guerguarat, d’abord les Emirats arabes unis qui ont exprimé leur soutien au Maroc et condamné les provocations et les tentatives désespérées et inacceptables menées depuis le 21 octobre dernier.
Le ministère émirati des affaires étrangères a déclaré que l’action menée par le Polisario constitue une violation flagrante des accords conclus et une véritable menace pour la sécurité et la stabilité de la région.
Les EAU ont renouvelé leur soutien au Maroc pour toutes les mesures entreprises pour la défense, la stabilité et la sécurité de son territoire et ses populations.
L’Arabie Saoudite a publié un communiqué soutenant les mesures prises par le Maroc pour la consécration de la libre circulation des personnes et de biens dans la zone de Guerguarat, au Sahara occidental.
L’Arabie Saoudite a dénoncé tous les agissements de nature à menacer la libre circulation au niveau du poste frontalier névralgique entre le Maroc et la Mauritanie, et a appelé à la retenue et à éviter l’escalade conformément aux décisions de la légalité internationales.
L’état du Qatar a soutenu l’action du Maroc et dans un communiqué publié par son ministère des affaires étrangères exprimé sa profonde inquiétude à l’entrave de la libre circulation au poste frontière de Guerguarat.
Le Qatar a demandé le respect de la souveraineté des états, saluant par la même les efforts du secrétaire général des nations unies destinés à trouver une solution politique à ce conflit.
Bahreïn, tout en réaffirmant son soutien au Maroc pour la défense de « sa souveraineté, ses droits et la sécurité de son territoire », dénonce fermement « les agissements des milices du Polisario et ses graves provocations » qui constituent une menace pour la liberté de mouvement et une violation des accords militaires.
Position identique défendue par le royaume jordanien qui soutient le Maroc dans son action pour restaurer la sécurité dans la zone de Guerguarat, à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie.
La Jordanie a condamné ce qu’elle a appelé l’entrée illégale à Guerguarat qui constitue une violation des accords conclus et qui menace la sécurité et la stabilité dans la région.
Les pays du voisinage
Au Maghreb arabe deux pays, la Mauritanie et l’Algérie, nt réagi à la situation de Guerguarat alors que la Tunisie et la Libye se sont abstenus de tout commentaire.
La Mauritanie, où les évènements se déroulent à sa frontière nord avait déployé des efforts diplomatiques pour éviter que la situation ne dégénère et a appelé les parties à la retenue et à faire prévaloir la raison.
La Mauritanie a invité tous les acteurs à œuvrer à la préservation du couvre-feu et à une solution consensuelle urgente à la crise conformément aux mécanismes des nations unies, selon un communiqué du ministère mauritanien des affaires étrangères.
Quant à l’Algérie, soutien traditionnel du Polisario, elle a appelé les parties à la « responsabilité et à la retenue » insistant sur la nécessité de désigner un nouvel émissaire du secrétaire général des nations unies.