
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a exprimé la « préoccupation des autorités maliennes sur la question de l’expulsion de leurs ressortissants de Mauritanie » dans une lettre adressée par le président du Conseil de transition malien, Assimi Goïta, au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
La lettre, qui fait suite à une tension populaire dans les deux pays, alimentée par les médias sociaux, souligne « la nécessité d’œuvrer à la sauvegarde des intérêts des citoyens mauritaniens au Mali et vice-versa » selon un communiqué de la présidence mauritanienne publié jeudi.
Après un entretien avec le président mauritanien, le ministre malien a déclaré aux médias que le chef du conseil de transition de son pays avait porté à l’attention des autorités mauritaniennes « la vérité et la nature de ce qui a été qualifié de déportation forcée de nos ressortissants ».
Tout en reconnaissant le droit de la Mauritanie, en tant qu’Etat souverain, à prendre les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité, la lettre demandait également que les relocalisations forcées se fassent dans des conditions respectueuses de la dignité humaine.
Après avoir rencontré Ould Ghazouani, le ministre malien a révélé qu’ils avaient « reçu des assurances de la part du Président de la République Islamique de Mauritanie quant à son engagement à faire en sorte que les Maliens continuent d’être les bienvenus en Mauritanie et qu’ils puissent y faire leurs affaires ».
Il a apprécié les promesses mauritaniennes « de fournir toutes les facilités pour régulariser la situation des Maliens qui sont ici, afin qu’ils puissent obtenir des permis de séjour dans ce pays, et les préoccupations sécuritaires sont bien sûr communes à nos deux pays ».
Le ministre a appelé ses compatriotes à respecter « les démarches nécessaires pour qu’ils puissent obtenir ces cartes de séjour, et à se conformer aux lois nationales, car tous les pays ont des lois qui doivent être respectées ».
Parmi la délégation malienne en visite en Mauritanie jeudi, le ministre des Maliens de l’extérieur, Moussa Ag Tahir, a condamné, lors d’une conférence de presse avant son arrivée à Nouakchott, ce qu’il a qualifié de « traitement inhumain des Maliens arrêtés récemment en Mauritanie dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière ».