Les dirigeants des 5 pays du Sahel ont annoncé mardi, à l’issue de leur sommet à Ndjamena une amélioration de la situation sécuritaire dans la région mais ils ont mis en garde contre les groupes terroristes qui continuent de constituer une menace permanente.
Ils ont salué l’appui de leurs partenaires en évoquant notamment le rôle important joué par la force Barkhane dans la lutte contre les groupes armés islamistes.
Ils ont évoqué la maturité évolutive de la force militaire commune mise en place depuis quelques années par les 5 pays du Sahel qui souffre encore de la faiblesse des équipements et le manque d’entraînement à cause du manque de financements.
Selon les responsables du G5 Sahel les résultats opérationnels obtenus ces derniers mois l’ont été grâce à la coopération avec les armées locales et les forces internationales sur le terrain.
Malgré les résultats obtenus, précise le communiqué final de la conférence, les groupes terroristes continuent de constituer une menace permanente pour les populations du Sahel.
Ils ont renouvelé leur inquiétude à propos de régions ou prévalent l’insécurité et l’expansion de la menace vers le sud de la région, allusion à la région du Golfe de Guinée et certaines zones ouest africaines.
Les chefs d’état du G5 Sahel ont renouvelé leur détermination à poursuivre la lutte contre le terrorisme, ajoutant que leurs objectifs premiers est le retour des populations dans leurs terroirs et l’accélération de l’autorité de l’état dans les zones sécurisées.
Ils se sont félicités de l’appui apporté par l’union africaine au groupe à travers l’octroi d’un montant de 20 millions d’euros qui ont permis l’achat de matériel et d’équipements militaires à la Chine et qui seraient en route, un appui qui devra renforcer les capacités opérationnelles de la force commune.
Ils ont renouvelé par ailleurs leur demande à la communauté internationale et le conseil de sécurité des nations unies de placer la force commune du groupe sous le chapitre 7 de la charte des nations unies ce qui devra lui permettre d’obtenir un financement permanent.
Les dirigeants des pays du Sahel ont appelé à la création d’un bureau des Nations Unies pour soutenir la force militaire conjointe, rappelant la création d’un fonds d’affectation spéciale au profit de la force militaire conjointe, à laquelle le Rwanda, les Émirats, la Turquie, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Union monétaire ouest-africaine ont déjà contribué.
Ils ont renouvelé leur appel aux partenaires pour honorer les engagements pris lors de la rencontre qui s’est tenue à Bruxelles en 2018 de financer la force commune pour un montant global de 400 millions de dollars.
Les dirigeants du G5 Sahel, dans le communiqué final constatent un progrès encourageant dans le domaine du développement dans l’application des stratégies fixées, celle de la sécurité dans les pays du Sahel et le programme d’investissement d’urgence approuvés lors du sommet de Nouakchott en 2018.
Ils ont cependant réaffirmé que ces progrès doivent être améliorés afin de pouvoir satisfaire les aspirations des populations de la région, saluant au passage la coopération fructueuse entre les pays de la région et les partenaires internationaux.
Ils ont insisté sur la nécessité de poursuivre la mobilisation des moyens pour exécuter les projets et les suivre afin de parvenir à des résultats concrets en faveur des populations.
Les dirigeants ont demandé au secrétariat permanent du groupe qui se trouve à Nouakchott de faire une évaluation de la stratégie de développement et de sécurité (SDS) et la première étape du programme d’investissement d’urgence (PIP) et d’en tirer toutes les leçons afin de pouvoir développer une nouvelle stratégie qui tienne compte des défis actuels dans la région.
Le sommet a également renouvelé la demande, déjà formulée, pour une annulation totale de la dette des 5 pays du Sahel afin de les aider à faire face aux conséquences de la pandémie du coronavirus.
Les dirigeants du G5 Sahel ont salué l’initiative du groupe des 20, de différer le paiement de la dette des pays les plus pauvres.
Ils ont exprimé leur inquiétude quant à la capacité des pays au sud du Sahara de respecter leurs engagements relatifs aux paiements de leur dette eu égard aux impacts négatifs de la pandémie du coronavirus et le volume des dépenses sécuritaires et militaires.