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Le président français rejette tout dialogue avec les chefs des groupes armés au Sahel

Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré mardi que les semaines qui ont précédé la tenue du sommet du G5 sahel à Ndjamena, ont permis de parvenir à un accord rejetant tout dialogue avec Iyad Ag Ghali, chef du groupe Nousratou Al Islam et Amadou Koffo, émir la Katiba pour la libération du Macina, deux organisations affiliées à Al Qaida et actives dans la zone du Sahel, notamment au Mali et au Burkina Faso.

Le chef de l’état français s’exprimait lors d’une conférence de presse par visioconférence avec des journalistes sahéliens alors que se tenait le sommet des chefs d’état du G5 Sahel consacré à l’examen de la situation sécuritaire et l’avenir de la présence de la force Barkhane dans la région.

Le refus français d’entamer un dialogue avec les deux chefs de groupes armés au Sahel intervient alors que le Burkina Faso décidait de négocier avec des groupes locaux dans le nord du pays.

Mais le chef de l’état français exige pour ce dialogue que ces groupes déposent les armes et s’engagent à combattre les autres groupes.

Pour sa part le Mali avait auparavant exprimé sa disponibilité à entamer un dialogue avec certains dirigeants d’Al Qaida, notamment Ag Ghali et Amadou Koffo, une volonté à laquelle a réagi le groupe Nousratou Al Islam We Al Mouslimine en posant un certain nombre de conditions avec à leur tête le retrait des forces française de la région.

Le président français a ajouté qu’il avait espoir de pouvoir mettre la force militaire commune des pays du G5 Sahel sous le chapitre 7 des nations unies dans les prochains mois, une décision à laquelle s’est opposée l’ancienne administration américaine sous Trump au niveau du conseil de sécurité deux ans durant.

Le chef de l’état français estime cependant que cette décision ne doit pas être une condition préalable à la réussite de l’action militaire commune, rappelant que l’union européenne a offert 200 millions d’euros et l’union monétaire ouest africaine 100 millions, en plus de contributions des pays du Golfe arabique et d’autres partenaires.

Emmanuel Macron a précisé que les besoins de la force commune du G5 Sahel sont estimés annuellement à 40 millions d’euros, et le montant disponible actuellement permettrait à la force d’entamer sa mission et de se développer, selon le président français.

La nouvelle stratégie, selon le président français, doit donner la priorité au caractère local pour la lutte contre le terrorisme en associant les armées nationales et la force commune, en plus du caractère international à travers les forces spéciales européennes dont l’objectif stratégique est de la porter à 2000 soldats dont 500 soldats français.

Le président français estime que le retrait immédiat des forces françaises de la région est « une erreur », révélant cependant que d’importants développements interviendront à propos du redéploiement militaire français dans la région du Sahel au moment opportun.

Emmanuel Macron a vivement critiqué les débats autour de l’intervention militaire dans la région du Sahel en déclarant que certains déforment la réalité en présentant la France comme « une force coloniale ou engagée dans une guerre ethnique. »

Notre présence au sahel a ajouté le chef de l’état français l’a été à la demande des pays de la région, un appui à leur souveraineté contre un ennemi commun qui nous avait frappé au cœur de notre territoire et qui a un agenda international.

Cet agenda a fait de la région du Sahel un objectif pour l’extension et pour développer son action, menaçant ainsi la sécurité et la stabilité dans toute la région ouest africaine.

Le chef de l’état français a rappelé le prix payé par son pays en s’engageant pour lutter contre le terrorisme au sahel, réaffirmant que leur avenir était lié à celui de la région du Sahel qui, si « elle tombait aux mains des terroristes, l’Afrique tombera aussi et l’Europe vivra cette tragédie ».

Emmanuel Macron a rappelé que les efforts, lors de la période écoulée, avaient été axés sur l’état islamique dans le grand Sahara, lié à Daech, des groupes qui ne visent pas seulement Kidal ou Bamako, mais planifient d’aller au-delà, demain Abidjan, Dakar et d’autres régions pour une plus grande expansion.

Le président français a évoqué les résultats militaires obtenus depuis le sommet de Pau, l’année dernière, notamment en ce qui concerne le positionnement de la force Barkhane et la coordination avec la force militaire commune.

Il a précisé que 6 mois après le sommet de Pau, la force française a enregistré des résultats concrets dans le triangle frontalier entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, réaffirmant que l’organisation état islamique dans le grand Sahara a perdu sa mainmise et subi d’importantes pertes.

Pour le chef de l’état français la réussite du sommet de Pau n’a pas été seulement militaire mais aussi politique, rappelant les élections présidentielles au Niger et au Burkina Faso.

Emmanuel Macron a encore dit que la stabilité de la transition au Mali et la réussite des élections au Niger et au Burkina Faso et le climat qui a prévalu après ces élections « ouvrent une nouvelle fenêtre pour une percée militaire, civile et politique, alors que se tenait le sommet de Ndjamena qui est un moment pour amplifier la dynamique née au sommet de Pau.

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