Heurts entre force de l’ordre et orpailleurs à Chami
La ville de Chami, située à 200 kilomètres de Nouakchott a été le théâtre de heurts entre les forces de l’ordre et les orpailleurs, faisant des blessés de part et d’autre, avant qu’intervienne une unité de l’armée pour rétablir l’ordre.
Des manifestants en colère, à majorité des orpailleurs, ont dirigé la manifestation de vendredi qui s’est poursuivie samedi avec plus de violence en fin de matinée, les manifestants ayant mis le feu au poste de police situé à l’intérieur du grillage où sont traitées les pierres pour récupérer l’or.
Selon le correspondant de Sahara Medias des heurts violents ont opposé gendarmes et manifestants parmi lesquels des étrangers, avant l’intervention d’une unité de l’armée venue sur les lieux pour rétablir l’ordre.
Le wali de Dakhlet Nouadhibou et le Hakem de Chami sont arrivés sur les lieux et ont entamé des négociations avec une dizaine de personnes désignées par les manifestants.
Les données relatives à cette manifestation violente divergent, certaines sources la liant à une taxe sur la prospection aurifère que les autorités ont imposée, une information démentie de sources officielles qui ont affirmé à Sahara Medias et qui a affirmé qu’une ancienne taxe naguère imposée à l’orpaillage avait été rétablie par la société des mines en la réduisant de 50%.
La même source affirme que la société n’a imposé aucune nouvelle taxe et n’a en rien gêné les orpailleurs qui ne se trouvent d’ailleurs pas à Chami où résident seulement la main d’œuvre chargée de traiter le minerai récupéré dans les zones de prospection.
Les orpailleurs quant à eux évoquent une taxe de 500.000 anciennes ouguiyas imposée pour toute superficie de quatre mètres devant être exploitée, une taxe qui existait déjà mais que les orpailleurs ne payaient qu’une fois que les indices sont prometteurs.
Un orpailleur interrogé par Sahara Medias a dit qu’ils étaient tous disposés à acquitter cette taxe pourvu qu’ils aient la certitude d’obtenir des indices de la présence de l’or dans la zone.
D’autres sources estiment que les évènements intervenus à Chami s’expliquent par l’absence de syndicats organisant les orpailleurs Dakhlet Nouadhibou et en Inchiri, qui constitueraient une coordination entre les orpailleurs et les autorités de tutelle.
Ces sources ajoutent que la situation des orpailleurs dans la wilaya de Tiris Zemour est bien meilleure grâce à la présence de syndicats organisés travaillant en collaboration avec les autorités locales.
Les statistiques estiment à des dizaines de milliers le nombre d’orpailleurs dans les zones de Tijirit et Tasiast tandis que des milliers d’autres personnes vivent à Chami grâce à la présence des unités pour le traitement du minerai recelant des traces d’or.
Si l’orpaillage a permis un dynamisme économique et commercial dans la ville de Chami, il n’en demeure pas moins que cette activité a posé de grands problèmes à la ville, notamment d’ordre environnemental à cause de l’utilisation de produits d’extrême dangerosité comme par exemple le cyanure ou le mercure.
La coordination pour la défense de Chami qui est l’une des plus importantes organisations pour la défense de la situation environnementale dans la ville, avait déjà mis en garde contre une catastrophe environnementale dans la région proche du banc d’Arguin et avait réussi, il y a quelques jours, avec le concours des autorités, à faire fermer une usine illégale pour le traitement des terres au mercure.