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Le Mali accuse la France de soutenir les terroristes et le nouveau chef de la force Barkhane réagit

Les autorités de la transition au Mali ont accusé la France de soutenir les groupes armés se trouvant sur le territoire malien et de leur fournir des renseignements, des armes et des munitions.

Dans une lettre adressée au conseil de sécurité et datée du 15 aout, le ministre malien des affaires étrangères, Abdoullaye Diop a déclaré que le Mali détient des preuves que « la France, lors de vols de reconnaissances, a livré des renseignements aux groupes terroristes et leur a parachuté des armes et des munitions ».

Dans sa lettre le ministre malien énumère un certain nombre de vols de reconnaissances effectués par la force Barkhane, sans autorisations préalables des autorités maliennes depuis janvier dernier, ajoutant que ces vils de reconnaissance étaient destinés à perturber des opérations de l’armée malienne.

Le ministre malien a ajouté que depuis le début du retrait de la force Barkhane et le début du transfert de l’aéroport de Gao à l’armée malienne, les avions militaires maliens ont été continuellement pénalisés afin de ralentir leur opérationnalité et leur promptitude.

Dans sa longue lettre au conseil de sécurité, le chef de la diplomatie malienne affirme qu’un hélicoptère de la force Barkhane avait atterri dans la nuit du 6 au 7 août dans la forêt d’Ogrich, à Gondame, région de Tombouctou, prenant à bord deux chefs des groupes armés, Ibrahim Ag Baba et le colonel Abou Talhata, le chef de l’Emirat de Tombouctou pour les amener vers une destination inconnue.

Il a justifié la décision malienne d’exclure la France de l’appui aérien à la force onusienne au Mali, la MINUSMA, afin de l’empêcher d’utiliser cette couverture pour entreprendre des agressions qui menaceraient la sécurité du Mali et de la région.

Les autorités maliennes ont menacé de répondre aux agressions françaises ajoutant que « si l’atteinte à la souveraineté du pays se poursuivait, le gouvernement malien se réservait le droit de se défendre légitimement, conformément à l’article 51 de la charte des nations unies. »

En concluant sa lettre, le ministre malien demandait une réunion urgente du conseil de sécurité et la publication du contenu de sa lettre en tant que document officiel.

Cette lettre du ministre malien des affaires étrangères au conseil de sécurité intervient peu de jours après le retrait du dernier soldat français de la force Barkhane du mali, ouvre une nouvelle page de la mésentente entre le Mali et la France après la détérioration des relations diplomatiques entre les deux pays et l’expulsion de l’ambassadeur de France de Bamako qui l’a accusé de préparer une menace contre la sécurité du pays.

Pendant ce temps, le général Bruno Baratz, le nouveau commandant de la force Barkhane, réagissait sur radio France Internationale se déclarant surpris par les accusations du Mali de soutenir des terroristes.

Le chef militaire français ajoutait qu’à « la veille du retrait des derniers soldats français du Mali, des éléments de nos bataillons ont eu des accrochages avec des combattants de l’état islamique, en ont tué deux. »

Le général français a affirmé que la force Barkhane a toujours travaillé dans la transparence avec les autorités maliennes, jugeant « offensantes les accusations françaises à ses 59 soldats tués au service du Mali ;

Il a ajouté que ces accusations sont également une offense aux maliens qui ont combattu aux côtés des forces françaises mais aussi à ceux de la MINUSMA et les soldats tués lors des affrontements avec les terroristes.

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