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Le sommet de Riad saura-t-il réparer les affres de la politique

Le journal saoudien « Riadh », paraissant vendredi, a choisi le titre « le sommet des sommets » pour définir le 32ème sommet arabe qui se tient sur les bords de la mer rouge, dans la ville de Djedda, dans l’ouest du royaume saoudien, un sommet sur lequel se tiennent plusieurs défis et que suit le monde avec intérêt.

Le journal saoudien, à grand tirage, a qualifié le climat dans lequel se tient ce sommet de « positif et conciliant » avant d’ajouter que la tendance est de bannir toute forme de crise et une volonté d’aller vers le développement, se demandant si « l’économie pouvait réparer les dégâts causés par la politique. »

Il est évident que le poids politique de l’Arabie Saoudite a eu une grande incidence quant à l’intérêt porté à ce sommet qu’il s’agisse des décisions attendues, de la participation ou de la représentation, la présence du président syrien Hafez Al Assad a consacré un pas important vers le dépassement d’une ère de polarisation.

Apparait en évidence le poids économique de l’Arabie Saoudite qui accueille ce sommet, le deuxième en moins d’un an, alors que l’on parie sur le développement comme unique voie pour réaliser les intérêts des peuples.

Tourner la page des différends

Les journalistes et analystes politiques évoquent une nouvelle orientation arabe à l’origine de la tenue de ce sommet, dirigé par l’Arabie Saoudite depuis que l’Emir Mohamed Ibn Selmane, prince héritier, avait pris l’initiative d’inviter, en décembre 2022, les dirigeants arabes à participer à un sommet arabe-Chine à Riad.

Tel sera, selon les leaders d’opinion, le début d’une volonté arabe de mettre en place un partenariat stratégique avec les forces régionales, dans la sous-région (Turquie et Iran) avec des forces économiques mondiales notamment la Chine et la Russie tout en préservant les partenariats stratégiques traditionnels avec l’occident.

Mais avant cela il est indispensable de mettre de l’ordre au sein du monde arabe et c’est à quoi œuvre le sommet de Djedda qui examine des propositions destinées à moderniser, développer, et renforcer la ligue des états arabes.

Pour l’analyste politique et écrivain saoudien Jemil El Beloui, le sommet de Djedda se tient dans un climat positif sans précédent pour avoir pris en compte de nouveaux mécanismes de travail qui rejettent les différends et refusent les interventions étrangères.

Le journaliste saoudien en veut pour preuve « les processus d’apaisement dans la région, en particulier le dossier iranien, le retour de la Syrie au giron arabe et les guerres au Yémen et en Libye ».

Pour lui le sommet tire sa force du rôle central du Royaume, de sa capacité à travailler pour la réunification arabe et à défendre les problèmes de la nation.

En étant la voix la plus influente dans son environnement arabe, les espoirs portent sur la capacité du Royaume à mettre fin aux conflits et aux différends, à aplanir les divergences antérieures et à formuler une vision arabe commune qui donne aux pays arabes la capacité de faire face à tous les défis.

Cela grâce à l’adoption d’un projet global de développement de renaissance soutenu par une vision claire qui étend son impact sur la région et sur le monde, le meilleur modèle en cela est « Vision 2030.»

Le journaliste saoudien conclu en affirmant que l’entente entre les pays arabes à laquelle aspirent les peuples arabes n’a jamais été si proche eu égard aux initiatives positives entreprises par le royaume saoudien et grâce à la sagesse du serviteur des lieux saints et l’action du prince héritier qui œuvrent à offrir à cette nation, forte par sa civilisation et ses peuples, sa véritable place dans le concert des nations.

Groupement régional

En évoquant le sommet de Djedda, le secrétaire général de la ligue arabe Ahmed Abou El Gaïth a qualifié les pays arabes de « groupement régional », avant d’ajouter que les intérêts nationaux, pour chaque état déterminaient ses positions.

Lors de la conférence des ministres arabes des affaires étrangères le secrétaire général de la ligue arabe a dit que ce sommet se tient dans des « atmosphères pleines de défis et de crises », exprimant cependant sa confiance en ce sommet « réussi à la hauteur des aspirations de l’opinion publique arabe », et en fonction des enjeux existants. »

« L’objectif, a-t-il ajouté est de proposer des solutions aux problèmes arabes, consolider la force de ce groupement régional, sa cohésion et ses positions, avant de réaffirmer l’importance de l’attachement aux intérêts nationaux des états tout en en poursuivant le travail comme un seul groupement.

Dans ce contexte, le secrétaire général de la ligue arabe a salué l’accord conclu entre l’Arabie saoudite et l’Iran à l’initiative du président chinois tout en émettant l’espoir qu’il soit une étape cruciale pour la résolution des différends et des conflits régionaux par les voies diplomatiques, le respect des principes de la charte des nations unies qui régissent les relations entre les états.

Le dossier de l’énergie    

En évoquant l’économie et les intérêts apparait en bonne place le dossier de l’énergie qui constitue la force de la région arabe.

Dans ce cadre l’Emir Abdel Aziz Ibn Selmane Ibn Abdel Aziz, ministre saoudien de l’énergie a dit que les pays arabes constituent  » la pierre angulaire quant aux efforts destinés à consolider la stabilité des marchés mondiaux du pétrole et à préserver l’équilibre et la sécurité des approvisionnements de manière à soutenir les opportunités de croissance de l’économie mondiale.

Le ministre a ajouté, dans une déclaration faite à l’agence saoudienne de presse, que l’Arabie Saoudite a signé un mémorandum d’entente avec certains nombres de pays arabes dans le domaine de l’énergie (Egypte, Oman, Irak et Jordanie) qui ont porté sur le domaine de l’électricité, l’énergie renouvelable, l’hydrogène propre, le pétrole et le gaz et les produits pétrochimiques.

Le ministre saoudien a évoqué d’autres projets en cours d’étude prévoyant « l’interconnexion électrique entre le Royaume et les pays arabes », identiques à ceux déjà existants entre le Royaume et d’autres pays du Golfe, et a révélé le début de la mise en œuvre de projets d’interconnexion directe entre le Royaume saoudien et l’Irak, la Jordanie et l’Egypte.

Parmi les objectifs de ce projet trouver un marché commercial régional pour l’échange de l’énergie électrique ce qui va permettre la réalisation d’investissement et la meilleure manière « d’optimiser l’investissement et l’exploitation des centrales nationales, d’exporter l’énergie renouvelable et de relier les réseaux de l’orient arabe avec ceux du Maghreb ».

Alors que l’Arabie Saoudite présente sa vision relative à l’avenir des pays arabes, présente également un modèle de développement dans « la vision 2030 » lancée par le prince héritier saoudien Mohamed Ibn Selmane et qui a su changer le visage du royaume en quelques années.

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