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Les trois pays de l’AES décidés à maintenir leur retrait de la CEDEAO

Les régimes militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont rejeté le délai de six mois qui leur a été accordé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour revoir leur décision de se retirer de l’organisation sous régionale.

Selon une déclaration du Conseil des chefs d’État de l’Alliance du Sahel, ce délai n’est « qu’une nouvelle tentative destinée à permettre aux Français et à leurs soutiens de continuer à planifier et à mener des actions de déstabilisation contre l’Alliance du Sahel ».

Les chefs d’État ont déclaré « placer les forces de défense et de sécurité en état d’alerte et faire de l’espace confédéral un théâtre d’opérations militaires unifié, parallèlement aux opérations militaires nationales en cours ».

Dans leur déclaration, ils condamnent ce qu’ils appellent « les manœuvres de déstabilisation initiées par certains chefs d’État qui imposent leurs désirs et leurs agendas étrangers ».

Les trois pays, qui sont dirigés par des juntes militaires, ont annoncé leur intention de quitter la CEDEAO, qui comprend actuellement 15 pays et qui est considérée par les trois pays comme une organisation manipulée par la France.

Dimanche dernier, la CEDEAO avait donné aux trois pays un délai de six mois pour reconsidérer leur décision de quitter l’organisation.

Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO devrait prendre effet le mois prochain, un an après l’annonce de leur décision en janvier 2024, selon les règles de l’organisation.

« La Commission a décidé de considérer la période allant du 29 janvier 2025 au 29 juillet 2025 comme une période de transition et de garder les portes de la CEDEAO ouvertes aux trois pays », a déclaré la CEDEAO dans un communiqué à l’issue d’une réunion de ses dirigeants à Abuja.

Toutefois, les dirigeants des trois pays du Sahel ont souligné que « cette décision unilatérale ne saurait engager leurs pays », qui avaient déjà annoncé que la décision de quitter la CEDEAO était « irréversible ».

Les trois pays dissidents avaient formé leur propre union, qu’ils ont appelée l’Alliance des États du Sahel, après que leurs relations avec la France se soient tendues et qu’elles aient évolué avec la Russie.

Les tensions se sont aggravées après que la CEDEAO a menacé d’intervenir militairement au Niger à la suite du coup d’État de juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans.

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