
Les concertations nationales du Mali ont recommandé l’installation du président de transition Assimi Goita pour un nouveau mandat renouvelable de cinq ans « à l’instar de ses homologues du Burkina Faso et du Niger ».
Goita est arrivé au pouvoir à la faveur de deux coups d’État militaires en 2020 et 2021, a été installé à la tête de la transition en juin 2021 et s’est engagé à céder le pouvoir en mars 2024, mais des journées de concertation organisées l’année dernière ont recommandé qu’il reste au pouvoir de deux à cinq ans.
Parmi les recommandations proposées par les sessions de consultation, présidées par le Premier ministre, le général Abdoulaye Maiga, figuraient la dissolution de tous les partis politiques du pays et l’établissement de nouvelles conditions pour l’obtention d’une reconnaissance pour les partis politiques.
Les sessions de Bamako ont recommandé d’imposer une garantie financière de 100 millions de francs CFA pour la création d’un parti politique, de supprimer le financement des partis par l’État et de limiter l’âge des dirigeants des partis politiques à une fourchette comprise entre 25 et 70 ans.
Les consultations ont également proposé d’interdire aux chefs traditionnels, religieux et de la société civile de mener des campagnes électorales ou d’y participer, et d’interdire aux élus de se déplacer d’un parti à l’autre.
Il y a quelques jours, les partis politiques maliens ont rejeté ce qu’ils ont qualifié d’intention du gouvernement de perpétuer une politique de parti unique en organisant des sessions de consultation, avec un ordre du jour préalable qui recommanderait la dissolution de tous les partis politiques au Mali.
Le gouvernement affirme que ces recommandations sont nécessaires pour organiser la scène politique et mettre en place des partis politiques forts.
En ce qui concerne l’institution de l’opposition, les séances ont recommandé de supprimer le poste de chef de file de l’opposition, d’affecter le budget qui lui est alloué à des projets de développement et d’enquêter sur l’utilisation des budgets des périodes précédentes.
Les sessions de concertation ont recommandé de suspendre l’organisation de toute élection jusqu’à « l’instauration de la stabilité et de la sécurité sur le sol malien et la révision du fichier électoral ».
En ce qui concerne les futures élections présidentielles, les sessions ont recommandé l’imposition d’une garantie financière de 250 millions de francs à toute personne souhaitant se présenter à la présidence.
Le Premier ministre, le général Abdoulaye Maiga, a déclaré qu’il présenterait ces recommandations au président de la transition, Assimi Goita, soulignant que ces consultations ont abouti à ce qu’il a qualifié de « recommandations claires qui contribueront au progrès du pays et à la fermeture de ses pages sombres ».