Mauritanie : désistement et retrait de la haute cour de justice
Les membres de la haute cour de justice ont élu mardi, le député de Wad Naga, Jemal O. El Yedali à la présidence de la haute cour de justice.
Une séance qui a connu une surprise de taille, le retrait par Hbib O. Djah de la haute cour de justice alors qu’il était pressenti par le parti au pouvoir, l’UPR, pour la présidence de l’institution.
Ould Djah avait présidé le groupe parlementaire de l’UPR et dirigé la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la décennie Aziz et a présidé, étant l’ainé des membres de la haute cour de justice, la première séance de celle-ci, comme le prévoit la loi la créant.
La majorité des prévisions faisaient d’ould Djah le candidat de l’UPR pour la présidence de la cour quand bien même d’autres évoquaient le nom de Jemal O. El Yedali, actuel président du groupe parlementaire du parti au pouvoir.
Pourtant, dans une déclaration faite à Sahara Medias le vice-président de l’UPR, Khalil O. Teyib, a dit que le parti, lors de ses débats, avait été unanime à présenter la candidature de Hbib O. Djah à la présidence de la haute cour de justice.
Seulement coup de théâtre, les choses ont rapidement changé et de façon surprenante lors de la séance de vote, quand ould Djah avait décidé personnellement de décliner la présidence de la cour.
Une source qui a eu accès au déroulement de la séance de vote à l’assemblée nationale a révélé qu’ould Djah a justifié son désistement de poste de président de la cour par « des raisons morales et juridiques » pour avoir dirigé la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la décennie, ce qui porte une certaine contradiction selon lui avec la présidence de la haute cour de justice.
Ould Djah est allé même plus loin en se retirant de la commission, faisant désormais place à sa suppléante, la députée Aichetou Amar Noueïss.
Pour sa part le président de la cour, Jemal O. El Yedali a déclaré, après son élection, qu’il était honoré de présider cette institution et que Hbib O. Djah restera toujours « notre doyen et notre père auquel on se référera pour toute consultation ou conseil ».
Ould El Yedali a nié tout différend à propos de la présidence de la cour, une réponse tacite aux multiples informations apparues dans les médias et reprises sur les réseaux sociaux.