Mauritanie : les détails de l’affectation des montants destinés à la relance de l’économie
Sahara Medias a pu obtenir les détails du plan de relance de l’économie annoncé mercredi soir par le président de la république post-coronavirus pour lequel seront mobilisés 240 milliards d’anciennes ouguiyas.
L’exposé relatif à la situation de l’économie du pays révèle un recul de près de 9 points du PIB qui était estimé, avant le covid-19 à 6,3% et qui sera seulement de 3,2% cette année.
L’exposé révèle par ailleurs que l’état a perdu 25% de ses recettes fiscales alors que les dépenses ont augmenté de 12% qui ont été consacré au système sanitaire, et que le déficit budgétaire a atteint 5% du PIB.
La situation économique s’est par ailleurs aggravée à cause de la dette extérieure qui atteint 220 millions de dollars.
Restructuration
L’annonce de ce plan de relance de l’économie mauritanienne, qui est le résultat des travaux d’experts et de ministres du gouvernement depuis déjà près de deux mois, avait été reportée en prévision du remaniement ministériel.
Le plan constate que les conséquences du covid-19 avaient fait apparaître clairement la faiblesse structurelle dont souffre le système économique du pays.
Cette faiblesse affecte principalement les secteurs de production (agriculture, élevage et pêche) qui sont loin de traduire leurs capacités réelles, mais aussi le secteur privé, fragile face aux changements climatiques (sécheresse, inondations, et hausse des températures).
Le plan du gouvernement conclut à la nécessité de restructurer l’économie du pays pour l’adapter à la période post-covid-19 à travers un retour à l’état régulateur, efficace et social dans les dépenses publiques.
Prévisions et perspectives
Le plan prévoit une reprise économique à même de porter le PIB en 2022 à 5,7% au lieu de 2,8% actuellement.
Le plan prévoit par ailleurs la création de 52.000 nouvelles opportunités d’emplois au cours des 30 prochains mois, précisant qu’une enquête menée en 2017 par les autorités avait révélé un besoin accru pour la création de 443.000 opportunités d’emplois dans le domaine de l’emploi et au niveau du secteur informel.
Le plan estime que le programme de la reprise économique est à même de réduire de 11% ce besoin en 30 mois.
Les détails des dépenses
1er axe : consolidation des infrastructures consolidatrices de la croissance
- transport urbain (29 milliards)
- villes productives (8 milliards)
- infrastructures numériques (2,5 milliards)
- infrastructures rurales (16 milliards)
- entretien et réhabilitation des routes (10 milliards)
- renforcement des infrastructures de base pour du secteur hydraulique (1 milliard)
2ème axe : consolidationdes capacités des secteurs sociaux et appui à la demande (81 milliards)
- amélioration des conditions de vie des couches défavorisées (19 milliards)
- amélioration des services de santé (17 milliards)
- appui à la pose des fondements de l’école républicaine (40 milliards)
- création des horizons jeunes (4 milliards)
3ème axe : promotion et appui aux secteurs de production afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire (54 milliards)
– valorisation des capacités du secteur de la pêche (39 milliards)
– renforcement et valorisation des capacités du secteur agricole (15 milliards)
4ème axe : appui au secteur privé (23 milliards)
- les mesures d’appui destinées à faire face aux impacts du covid-19 (12,5 milliards)
- les mesures d’appui pour le leadership (8,9 milliards)
- mesures destinées à appuyer l’emploi (1,5 milliard)
5ème axe : lutte contre la désertification et la sécheresse et appui aux opportunités d’emplois verts (9,6 milliards)
- limitation de la déforestation et la garantie d’une gestion permanente des forêts 1500 hectares chaque année (3,5 milliards)
- consolider l’initiative nationale de la grande ceinture verte (2,5 milliards)
- limitation de la pollution, bonne gestion et valorisation des déchets solides (3,6 milliards)
6ème axe : gouvernance et exécution du programme (600 millions)