
L’organisation mondiale de la santé a adressé depuis quelques jours des mises en garde sérieuses à 6 pays ouest africains, en plus du Congo démocratique, à propos d’une éventuelle propagation de la maladie d’Ebola qui s’était déjà répandue en 2013 dans cette région et qui avait fait des milliers de victimes.
La mise en garde a été adressée par la porte-parole de l’organisation aux pays voisins de la Guinée Conakry où des cas avaient été enregistrés, alors que ce pays avait constitué, il y a près de 8 ans, un foyer de la maladie.
L’OMS a demandé à ces pays d’être en alerte pour faire face à l’apparition du virus extrêmement contagieux et mortel, alors que la république démocratique du Congo avait annoncé la découverte de quelques cas au début du mois de février.
La Guinée quant à elle avait décelé 7 cas douteux et trois décès suspects selon des médias locaux.
La résurgence du virus d’Ebola préoccupe au plan international d’autant qu’elle intervient alors que la pandémie du coronavirus a mis à rude épreuve le système sanitaire mondial.
La porte-parole de la maison blanche a déclaré que le monde ne doit pas ignorer la propagation du virus d’Ebola en Afrique, malgré celle du coronavirus.
Elle a ajouté que son pays collaborera avec les pays affectés et l’organisation mondiale de la santé, avant d’ajouter que le conseiller à la sécurité nationale américaine avait déjà communiqué avec les ambassadeurs de la Guinée, la Siéra Léone , le Libéria et le Congo qu’il a assuré de l’aide des Etats Unis.
Les USA craignent que ne se répète le cas du coronavirus quand le monde avait ignoré le danger la propagation du virus en Chine avant qu’il ne se transforme en une pandémie.
Bon nombre de pays africains où le virus Ebola était apparu connaissent d’importantes difficultés dues au déficit en cadres humains, équipements et médicaments, une situation davantage compliquée par les impacts négatifs du coronavirus.
Le représentant de l’OMS en Guinée a mis en garde face à un système sanitaire qui fait face à de multiples défis, notamment le coronavirus et la fièvre jaune sur sa frontière avec le Sénégal et plus récemment le virus d’Ebola.
Le représentant de l’OMS, dans des déclarations de presse a dit que « les infrastructures sanitaires du pays sont fragiles et les défis très importants ».
En 2013 ces pays avaient été incapables de circonscrire la pandémie d’Ebola avant que n’intervienne l’organisation mondiale de la santé et d’autres pays pour empêcher que le virus ne se transforme en une pandémie.
Mais les efforts déployés sur le plan de la recherche pour tenter de trouver un vaccin ou un traitement pour la maladie sont encore lents.
Quatre ans après que les pays ouest africains aient annoncé la disparition du virus, voilà que la Guinée annonce, en Janvier la découverte d’un nouveau cas dans le pays ce qui a amené les autorités à dépêcher une équipe médicale dans cette région où était apparue la maladie en 2013.
Les autorités guinéennes ont pris des mesures pour éviter la propagation de la maladie, le président guinéen Alpha Condé ayant interdit les rassemblements de plus de 5 personnes alors que les autorités locales ont décidé la fermeture des commerces locaux pour une durée d’un mois.
La république démocratique du Congo est considérée l’un des foyers permanents de la maladie pour n’avoir été déclarée maitrisée que l’année dernière.
Cet espoir d’avoir vaincu la maladie n’a pas duré longtemps dans ce pays qui vient d’annoncer un nouveau cas du virus ce mois de février et la réouverture du centre d’accueil des malades d’Ebola et lancé une campagne pour le suivi des personnes contacts dans l’espoir de circonscrire le danger.
Pendant ce temps l’organisation mondiale de la santé a lancé lundi dernier une campagne pour la vaccination en priorité des équipes médicales.
L’OMS avait déclaré, il y a 18 mois, l’état d’urgence sanitaire mondiale au Congo démocratique après la propagation du virus qui avait fait 2200 victimes.
Depuis l’apparition de nouveaux cas de la maladie en Guinée et au Congo, les pays de la région ont entrepris des mesures afin d’empêcher l’entrée sur leurs territoires de la maladie, c’est le cas au Sénégal, pays frontalier de la Guinée.
Selon la presse locale les autorités sanitaires du Sénégal ont mis en place des mesures pour empêcher l’entrée dans leur territoire de la maladie, à travers la frontière avec la Guinée et même la Gambie et la Guinée Bissau.
Mobilisation extrême également au Libéria où le président Georges Weah a appelé le personnel médical à se préparer pour empêcher l’entrée du virus dans le pays où il s’est manifesté en 2014 et 2016.
Quant à la Siéra Léone, pays très proche de la Guinée, les autorités ont mis en place une stratégie nationale d’urgence sanitaire et porté au deuxième degré l’état d’urgence ce qui signifie la surveillance des frontières et l’identification des cas actifs.
La côte d’Ivoire n’a pas été en reste dans cette campagne de prévention, pour avoir mis aux frontières des points de contrôle et mobilisé toutes les équipes médicales, quand bien même aucun cas de la maladie n’a été découvert selon le ministre ivoirien de la santé.
Les spécialistes estiment que la situation pourrait être beaucoup plus catastrophique que les précédentes, eu égard à l’impact destructeur du coronavirus sur les systèmes sanitaires des pays à risque.
Le directeur régional de l’union internationale des croix et croissants rouges, l’apparition du virus Ebola en Guinée arrive au plus mauvais moment alors que le pays fait face à la pandémie du coronavirus, considérant que sans une réaction rapide les conséquences sanitaires, économiques et sociales seront considérables pour des millions de personnes dans ce pays dont le système sanitaire est défaillant et dont plus de la moitié de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Selon l’OMS le virus Ebola, qui tire son nom d’une localité proche du fleuve Ebola, est apparu pour la première fois au soudan et au Congo en 1976.
Il est réapparu en 2013 sous une nouvelle forme plus dangereuse en Afrique de l’ouest où la maladie a fait beaucoup plus de victimes.