ActualitéMaghreb Arabe

Indignations et condamnations en Mauritanie et en Algérie après les propos tenus par le président du conseil mondial des oulémas musulmans

Les propos tenus par le président de l’union mondiale des musulmans Ahmed Reyssouni ont provoqué une importante vague de colère en Mauritanie et en Algérie.

Reyssouni a déclaré que l’existence de la Mauritanie était une erreur et a appelé au « djihad » et à une marche vers Tindouf pour la libérer, des déclarations vertement critiquées au Maroc, pays dont il est originaire.

Reyssouni s’est illustré par ses déclarations controversées, pour avoir tenu auparavant des propos qualifiés « d’offensants » à l’endroit du souverain marocain Mohammed VI.

Mais qui est Ahmed Reyssouni ?

Celui-ci est né en 1953 et a obtenu un diplôme de la Charia islamique de l’université de Kairouan de Fès en 1978, puis un doctorat de l’université Mohamed V en 1972, avant de présider le mouvement de l’unicité et la réforme (islamique) de 1996 à 2003.

Il préside depuis novembre 2018 l’union mondiale des oulémas musulmans, après avoir été élu à la succession de Youssouf El Karadaoui, puisque faisant partie des membres fondateurs de ce mouvement, proche des frères musulmans.

Cependant les récents propos de Reyssouni ont mis le mouvement dans une impasse, l’homme ayant appelé au « Djihad pour libérer la ville algérienne de Tindouf, par une marche analogue à celle de la marche verte », après avoir dit que « l’existence de la Mauritanie était une erreur », appelant à « un retour du Maroc aux frontières d’avant l’invasion européenne ».

L’union mondiale des oulémas musulmans s’est empressée de se démarquer des propos de son président, son secrétaire général précisant que cette position ne représente pas le point de vue de l’organisation, avant d’ajouter que la charte de celle-ci précise que le point de vue de l’organisation précise que son point de vue est celui qui aurait été convenu par elle et signé de son président et son secrétaire général après consultation avant sa promulgation par l’organisation.

Le secrétaire général de l’organisation a précisé que les interviews ou articles signés du président ou du secrétaire général ne reflètent que leurs points de vue et ne sont pas assimilés au point de vue de l’union.

Mais le fait que l’union se soit démarquée des déclarations de son président n’a pas suffi des voix se sont élevées en Mauritanie sur la nécessité de démettre le président de l’union de son poste en plus d’une excuse officielle à l’endroit de la Mauritanie.

Colère et indignations à très grande échelle sur les réseaux sociaux mauritaniens, à l’image de ce qu’a écrit l’homme politique et ancien ministre, Sidi Mohamed O. Maham qui estime que les propos de Reyssouni, sur le plan du contenu, ne méritent pas de réponse, l’homme n’ayant aucun poids ni considération dans son pays d’origine.

Ould Maham regrette plutôt la présence d’un homme, si court d’esprit, à la tête d’une telle institution, alors qu’il ignore les ABC de l’histoire et les réalités proches de la géographie les plus têtues, avant de réaffirmer que quoi qu’il arrive, rien n’affectera la solidité des relations de fraternité avec le Maroc officiel et le Maroc du peuple.

Le parti Tewassoul a estimé que les propos de Reyssouni sont inadéquats, loin de la réalité, infondés, une offense à la Mauritanie et aux mauritaniens, et lui a demandé de retirer ces propos et de s’excuser officiellement pour les avoir tenus.

Le groupe parlementaire d’amitié mauritano-marocain a vertement critiqué ces propos qu’il a qualifié d’importante offense aux relations entre les deux pays.

En Algérie, ces déclarations ont provoqué des réactions de colère, notamment au sein des partis d’obédience islamique, dont certains l’ont accusé de vouloir profiter de sa position à la tête d’une instance scientifique internationale, pour cultiver les divisions et la transformer en une arène de querelles entre les musulmans, tandis que d’autres ont demandé son limogeage.

Au Maroc colère également contre les propos de Reyssouni offensants à la Mauritanie et à l’Algérie qualifiés par certaines personnalités importantes du royaume de maladroits dont l’auteur manque incontestablement de maturité politique et de flair diplomatique.

Malgré les multiples réactions de colère en Mauritanie et en Algérie et le rejet des propos du président de l’association mondiale des oulémas musulmans, aucune déclaration officielle n’a été enregistrée dans l’un des trois pays.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page