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La mosquée de Paris : un projet marocain que l’Algérie s’apprête à en commémorer le centenaire

Le palais de l’Elysée a annoncé que le président français, Emmanuel Macron va visiter mercredi la grande mosquée de Paris pour participer à la commémoration du centenaire de la pose de la première pierre de cet édifice, une cérémonie à l’origine d’une controverse, le Maroc accusant l’Algérie de déformer l’histoire de cette mosquée et de vouloir en bannir le Maroc.

Cette mosquée, construite sur ordre du sultan du Maroc Moulaye Youssouf en 1922, a été la première mosquée construite à Paris et même en France.

Elle a été construite e à la mémoire des soldats musulmans morts en défendant la France lors de la première guerre mondiale, ce qui lui permis d’être présente politiquement et diplomatiquement tout au long des dernières décennies.

Le début

Selon la version historique qui circule, la grande mosquée de Paris a été construite par l’association AL AHBASS islamique créée au palais royal de Rabat en 1917 sous le patronage du Sultan Moulaye Youssouf.

Cette version ajoute que le Sultan Moulaye Youssouf a ordonné la construction de cette mosquée en 1922 par des travailleurs et des artistes marocains, venus en majorité de la ville de Fès suivant le style architectural marocain et andalou, et les travaux ont duré quatre ans et l’inauguration de l’édifice a eu lieu en 1926.

Son premier Imam s’appelait Abdel Kader ibn Ghabritt, un français d’origine algérienne qui avait étudié à l’université de Kairouan à Fès, qualifié de très proche du Sultan Moulaye Youssouf qui l’aurait désigné à son poste.

Le tournant

Selon le journal français COSIER le tournant est intervenu dans les années 50 du siècle dernier, quand des dissensions sont nées autour de l’édifice précisément en 1954, alors que François Mitterrand était à l’époque ministre de l’intérieur.

Le journal estime qu’il s’agissait là d’une volonté de réécrire l’histoire de la mosquée, d’autant que les socialistes français de l’époque disaient que cet édifice était devenu « un centre du patriotisme marocain ».

Alors que le Maroc était sous protectorat français et que le roi Mohamed V était exilé par les français à Madagascar, les socialistes avaient estimé que la grande mosquée de Paris était devenue le siège des soutiens du roi Mohamed V.

Le journal ajoute que les socialistes français ont voulu à ce moment imposer leur domination sur l’édifice en intervenant dans sa gestion et en lui imposant une nouvelle vision sous prétexte de la « laïcité de la république » quand le premier ministre, Guy Mollet, lui désigna en 1957 un nouvel Imam-administrateur, Hamza Boubacar, un français d’origine algérienne, membre du parti socialiste français.

Celui-ci est resté à la tête de l’institution jusqu’en 1982, soit plus d’un quart de siècle, une période suffisante pour changer bien des choses au sein de la mosquée, selon le journal français.

Selon la même source, les socialistes, ont mis à profit la période de l’Imam Hamza Boubacar pour changer les textes régissant l’association AL AHBASS AL ISLAMIYA, dont la première étape a été l’ouverture d’un nouveau bureau pour l’association à Alger en 1962 et en s’accaparant l’association et la mosquée.

Le journal français ajoute que le plan de l’Algérie a permis fin 2015 l’entame d’un projet algérien de mesures destinées à mettre la grande mosquée de Paris sous tutelle du ministère algérien des Awqafs.

L’impasse française

Le journal français a qualifié cette cérémonie et la présence du président Macron de « véritable impasse », ajoutant qu’il aura pour effet de provoquer la colère du Maroc et qu’il altèrera des réalités historiques.

L’évènement rapprochera davantage la France de l’Algérie avec laquelle elle est décidée quel qu’en soit le prix à établir des relations fortes afin d’obtenir le gaz naturel à l’approche de l’hiver en Europe qui s’annonce particulièrement rugueux.

Le média français réaffirme que la grande mosquée de Paris n’est pas une mosquée algérienne.

Sa propre histoire en fait plutôt une mosquée pour les musulmans qui se sont battus pour la France, quand bien même certains d’entre eux étaient des algériens et son histoire la lie étroitement et fortement au Maroc.

Enfin le journal ajoute que le fait que les divergences diplomatiques interviennent quotidiennement entre le Maroc et la France, ne doit pas amener le président Emmanuel Macron à accepter d’être embringué dans une cérémonie algérienne, fruit d’un crime : celui du vol d’un symbole historique.

 

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