Les nations unies ont demandé au gouvernement algérien de suspendre les opérations de regroupement et d’expulsions des émigrés d’origine subsaharienne, alors qu’Alger déclare qu’elle a besoin de l’aide des nations unies pour résoudre cette question.
Dans une déclaration faite à Genève, une porte parole des nations unies a révélé que les opérations de regroupements et d’expulsions ont augmenté sensiblement au cours du 2ème semestre de 2017 et qu’une équipe d’humanitaires des nations unies s’est rendu ce mois-ci au Niger pour mener une enquête en ce sens.
Parmi les 25 personnes interrogées par l’équipe des nations unies, une seule femme a déclaré que les autorités algériennes avaient examiné son passeport avant de l’expulser, la majorité des autres personnes a été contrainte de poser ses empreintes sur des documents libellés en arabe qu’elle ne comprenait pas.
Ces émigrés ajoutent par ailleurs que les autorités ne leur ont pas notifié les raisons de leur détention et les ont empêchées d’accéder à leurs effets personnels, leurs passeports ou leur argent avant leur expulsion.
Certains parmi ceux-ci ont acheminés au Niger, d’autres détenus dans des bases militaires dans des conditions inhumaines avant d’être expulsés vers le sud.
La porte parole ajoute que certains parmi ces émigrés ont été entassés dans des camions pour être acheminés au Niger et contraints de marcher plusieurs heures au Sahara sous la chaleur avant de franchir la frontière nigérienne.
Selon l’agence Reuter, citant Hassan Kacimi, responsable du dossier de l’immigration au ministère algérien de l’intérieur, son pays fait face à un afflux important d’émigrés, abandonnés en plein Sahara pour contraindre l’Algérie à les secourir et à leur octroyer les aides humanitaires, ajoutant que l’Algérie n’est pas responsable des populations des autres pays.
L’Algérie, frontalière du Mali et du Niger sur 2500 kilomètres, a dépensé près de 20 millions de dollars au cours des trois dernières années pour combattre l’afflux de migrants illégaux qui fuient la guerre et la pauvreté dans la zone du Sahel.