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Le CICR accusé par le pouvoir militaire au Niger de collusion avec les groupes armés

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé jeudi la fermeture de ses bureaux au Niger, quatre mois après la demande de l’autorité militaire, mais a confirmé qu’il était prêt au dialogue pour reprendre ses activités à tout moment.

Cette décision intervient dans un contexte de tension croissante entre le régime en place et les organisations humanitaires, à la suite du coup d’état militaire de juillet 2023.

Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique, a confirmé dans un communiqué de presse que « Le CICR la fermeture de ses bureaux et le départ de son personnel étranger à la demande des autorités nigériennes », réaffirmant cependant la volonté de son organisation à reprendre à tout moment ses activités vitales de protection et d’assistance à la population.

Le 31 janvier 2025, le ministère nigérien des Affaires étrangères a publié un mémorandum exigeant la fermeture des bureaux de la Commission et le départ immédiat de tout le personnel étranger, sans donner de raisons claires à l’époque.

Cependant, en février, la junte militaire a publié une décision exigeant que les organisations non gouvernementales adhèrent à la « vision » du nouveau régime ce à quoi a répondu le CICR par sa volonté de communiquer avec les autorités pour comprendre les motifs de la décision et fournir les éclaircissements nécessaires, des efforts qui n’ont pas abouti.

Le 31 mai, le gouvernement a annoncé les raisons de l’expulsion de la commission, l’accusant de « collusion avec les groupes armés ».

Le Niger a connu une augmentation de la violence armée ces dernières années, en particulier dans les régions du sud-ouest et du sud-est.

Le CICR a indiqué que sa mission l’obligeait à maintenir un dialogue permanent avec toutes les parties au conflit, tant verbalement que par écrit, au Niger et dans le monde entier, soulignant qu’il ne fournissait aucun soutien financier ou logistique à l’une ou l’autre des parties du conflit.

Le CICR, présent depuis 1990 au Niger, a fourni en 2024 une assistance dans les régions de Diffa (sud-est), Tahoua et Tillaberi (sud-ouest) et Agadez (nord), pour plus de deux millions de personnes.

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